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Le devoir de tout bon préfacier est de se tailler un paletot dans le drap de celui qu’il préface.

Donc, je profite de l’occasion pour faire savoir à vos lecteurs que si vous êtes un écrivain de génie, moi, j’en suis un autre.

Parole d’honneur, j’avais oublié que je vous avais promis une préface ; vous vous en êtes souvenu, je vous remercie de m’avoir rappelé mes engagements.

Parce que, votre livre devant avoir soixante-dix-neuf éditions au moins, cela me sortira de l’obscurité, et je trouverai plus facilement un éditeur pour le volume que je me propose d’écrire.

Bien nouveau encore dans le monde littéraire, j’ai besoin d’être pistonné pour arriver ; vous me fournissez l’occasion de faire connaître mon nom aux populations palpitantes, et je le dis sans pose, ce nom sera glorieux, et les populations futures ne le prononceront qu’avec admiration.

Puisque vous jugez indispensable un bout d’introduction, souffrez qu’après vous avoir remercié de l’immense honneur dont vous m’écrasez, je m’acquitte en quelques lignes de ma besogne.