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Il est malaisé de parler des livres des camarades.

Évidemment, les éreinter laisse supposer de la jalousie ; en dire du bien, cela ressemble à un échange de bons procédés ; c’est un « prêté » pour un « rendu ».

On peut s’en tirer avec de l’esprit, et parler, par exemple, de Voltaire, de Diderot ou du chocolat Ménier ; mais on laisse croire alors qu’on n’a pas même pris la peine de lire le volume.

J’affirme que j’ai dévoré le vôtre, à l’imprimerie, sur épreuves.

Eh bien ! sérieusement, j’en tressaille encore.

De la première ligne à la dernière, ce n’est qu’un long trait d’esprit.

Par ce temps « d’engueulement » et de « poissardise », je vous approuve d’être spirituel. Ah ! ne l’est pas qui veut ; c’est bête, ce que je dis là, mais c’est très profond.

Quelle science de l’anecdote ! Comme vous contez avec verve et facilité ! Quel style à la fois flamboyant et mordant.

Votre livre restera comme une magnifique page de l’histoire de notre époque.

Ce roman est vécu ; il est fait avec de solides matériaux qui sont des documents humains.

Marie Pigeonnier résume ce type complexe de la femme vicieuse d’aujourd’hui, et si, dans