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C’était une fleur à sentir en passant et qu’on ne cueillait pas.

Elle plaisait beaucoup, elle était appétissante, voilà tout.

Parole d’honneur, il me semblait que je l’aimais, et je le jurais à qui voulait m’entendre.

J’étais jeune, cela faisait rire.

Longtemps je fus l’esclave de Marie Pigeonnier, esclave aveugle, hélas ! car elle me trompait sans le moindre scrupule.

Mais ce n’est point le récit de mes amours que j’ai annoncé, c’est celui de la vie de cette femme qui peut-être a oublié aujourd’hui que je fus son amant, c’est d’elle et non de mes souvenirs amoureux que je veux vous parler.