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que sa place était bien mieux indiquée au couvent des filles repenties.

Marie Pigeonnier ne goûta point cette appréciation.

Cependant, chrétienne résignée, elle alla frapper à la porte de l’asile saint des filles repenties.

On l’admit sans difficulté, grâce à de hautes recommandations.

Elle vécut là dans la pénitence et l’austérité.

Ses intentions étaient bonnes ; elle manquait de foi ; cependant à la longue elle pouvait s’endurcir dans la pratique de la religion et se soumettre à la discipline expiatoire de la maison.

L’ordinaire était maigre, le lit peu moelleux, le travail pénible ; il fallait se lever avant le soleil, et ne se coucher qu’après de longues prières à genoux sur des dalles de granit ; cela n’était pas gai tous les jours, et Marie regrettait souvent ses coulisses, son alcôve et sa chaise longue.

Aussi, ne pouvant s’habituer à ce dur