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La dame de pique y vivait en parfaite intelligence avec la dame de cœur.

Les fidèles les caressaient toutes deux tour à tour, et quelquefois en même temps.

Elles n’étaient nullement jalouses l’une de l’autre ; l’intérêt les liait.

Les prévisions du juif furent dépassées.

L’or roulait sur les tapis verts et tombait dru dans les aumônières des dames quêteuses.

Bref ! c’était la maison où l’on s’amusait le plus de tout Paris.

Marie Pigeonnier triomphait et rayonnait.

À son tour, elle serait enviée.

En effet, une maison rivale lui suscita des ennuis, et sans de hautes protections elle aurait succombé.

Par bonheur, elle avait su attirer et retenir chez elle quelques sommités ayant grand crédit et haute influence.

Elle ne fut donc pas inquiétée.

Aussi son exploitation prospérait de jour en jour.