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remarquables ; ses cours étaient très suivis, et, en professeur consciencieux, ses démonstrations étaient accompagnées d’expériences qui gravaient d’une façon inoubliable ses leçons dans la mémoire de ses jeunes disciples.

Un professeur de danse qui se contenterait d’expliquer la polka et la valse laisserait les pieds de ses élèves dans un grand embarras ; en tout, il faut que la pratique vienne au secours de la théorie.

S’il existait un conservatoire du vice, Marie Pigeonnier en serait le premier professeur ; elle possède toutes les finesses, les règles, les traditions de la débauche et de l’orgie.

La nature l’a heureusement douée de ce côté.

On rencontre de ces femmes ; mais elles exercent parfois pour l’amour de l’art. On les plaint, il est même permis de les mépriser. Les autres, et c’est le plus grand nombre, exploitent leurs aptitudes et leurs connaissances spéciales. La société, en les