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DE LA MAIN.

du pouce sont placés au-dessous[1]. De même, pour les tendons internes qui s’insèrent aux quatre doigts, ceux qui traversent les parties profondes de la main sont beaucoup plus grands que ceux qui sont en avant ; ils fléchissent en s’insérant, ceux-ci (le fléchisseur profond-perforant) à la première et à la troisième articulation, après s’être divisés ; ceux-là (fléchisseur superficiel-perforé) à la deuxième seulement. L’insertion des tendons sur les os et leur connexion les uns avec les autres, sont donc admirables et inénarrables ; aucun discours ne serait capable d’expliquer exactement ce qu’on reconnaît par les sens seuls[2].

Il faut cependant tenter de dire comment les choses se passent, car il n’est pas possible d’admirer l’art de la nature avant d’avoir étudié la structure des parties. On voit, là où nous fléchissons le carpe, deux aponévroses provenant des muscles et superposées[3] : la plus grande est placée profondément, c’est-à-dire sur les os ; la plus petite est superficielle. L’aponévrose la plus grande, celle qui est profonde, est divisée en cinq tendons ; la plus petite, celle qui est superficielle, se divise en quatre, car elle ne fournit aucun prolongement au pouce ; tous les tendons se portant alors en ligne droite aux doigts, les plus petits sont placés sur les plus grands, et chacune des quatre paires est

  1. L’extenseur propre et le long abducteur du pouce sont en partie recouverts et croisés par l’extenseur commun des doigts. Voy. aussi la Dissertation précitée sur la prééminence des muscles eu égard à l’importance des mouvements.
  2. Galien recommande en plusieurs endroits de préférer les dissections aux descriptions écrites, il veut qu’on s’en rapporte bien plus à ses propres yeux qu’aux récits des anatomistes ; sans doute cette recommandation regarde plutôt les ouvrages de ses confrères que les siens propres. — Quoiqu’il en soit voy. particulièrement II, iii, in fine ; VII, i ; XIV, vi ; voy. aussi Admin. anatom. II, i et ii, et la Dissertation sur l’anatomie de Galien.
  3. Galien ne parle ici ni du ligament annulaire antérieur du carpe, ni de l’aponévrose palmaire, mais bien du tissu fibreux qui termine les fibres musculaires des deux fléchisseurs, et d’où se détachent les tendons proprement dits, un peu au-dessus du carpe, c’est ce qu’on pourrait appeler une aponévrose d’origine pour les tendons. La diversité d’acception du mot aponévrose est souvent une source de confusion. Je me suis expliqué sur ce point dans la Dissertation précitée. — Toutefois on admirera avec quelle précision et quelle exactitude Galien a décrit la disposition des tendons des muscles fléchisseur superficiel (fléch. perforé) et fléchisseur profond (fléch. perforant) le long des phalanges, sans oublier la gaîne tendineuse qui les maintient en place avec tant de solidité.