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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, I, xvii-xviii.

protégée dans tout son trajet par une forte membrane. Lorsqu’ils sont arrivés aux premières articulations des doigts, chacun des tendons profonds s’aplatit et fléchit la tète de la première phalange au moyen du ligament membraneux qui l’environne, puis chaque paire continue sa route primitive vers l’extrémité des doigts, également sous-jacents aux autres tendons comme à leur origine, et également protégés par des membranes (gaines). Lorsqu’ils sont arrivés au niveau de la seconde articulation, le tendon supérieur s’étant à son tour bifurqué contourne par ses bifurcations élargies le tendon sous-jacent, vient se fixer sur les parties [latérales] internes de la tête de la deuxième phalange. De là le tendon sous-jacent s’avance seul vers la troisième articulation, s’insère sur la tète du troisième et dernier os du doigt. Chaque articulation des doigts est fléchie à l’aide des insertions dont j’ai parlé, et étendue par les tendons externes du carpe ; bien qu’ils soient beaucoup plus petits que les tendons internes, nous les reconnaissons même sans dissection, parce qu’ils sont nus, saillants et recouverts seulement par des membranes et par une peau mince, tandis que les tendons internes sont recouverts par une chair assez épaisse faite pour l’utilité que nous avons indiquée plus haut (chap. xiii). Ainsi parmi les tendons internes qui fléchissent les doigts, ceux qui marchent profondément (fléch. prof.), mettent en mouvement la première et la troisième articulation de chaque doigt, parce que ces articulations sont plus importantes pour les fonctions des doigts que celle du milieu, et parce que la grandeur de ces tendons leur permettait de servir deux articulations. C’est pour des motifs analogues que les petits tendons (fléch. superf.) sont insérés sur une seule articulation, celle du milieu, attendu que leur volume ne leur permettait pas de se distribuer à deux articulations, et que si les deux autres mouvements sont intacts, tandis que celui de la seconde est aboli, l’articulation du milieu est entraînée par les deux articulations extrêmes. Il a été dit que cette articulation moyenne était la moins importante des trois ; en effet, nous ne pouvons fléchir cette articulation sans entraîner les deux autres placées de chaque côté, et quand celles-ci sont fléchies, il est impossible que l’autre ne le soit pas[1]. De sorte que si le tendon qui

  1. Cette proposition pour être trop absolue n’est pas exacte : il est bien évi-