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DE LA MAIN.

meut l’articulation du milieu est lésé et que l’autre soit sain, le mouvement n’en est pas moins en partie conservé à l’articulation du milieu ; mais si l’autre tendon est lésé, le mouvement de la première et de la troisième phalange est perdu, même quand le tendon de la phalange du milieu est intact. Il est donc évident que cette espèce moins importante de tendons a été à bon droit placée superficiellement. Ainsi le nombre, la grandeur, la position, la division et l’insertion des tendons sont pour le mieux.


Chapitre xvii. — De l’utilité de la distribution des nerfs dans la chair de la main. — Avantages qui résultent de la disposition des tendons chargés de mouvoir les doigts. — Antagonisme des mouvements directs de flexion et d’extension, et des deux espèces de mouvements latéraux.


Comme aucune chair ne possède par elle-même la faculté de sentir, et qu’il était absurde qu’un organe de préhension fût recouvert par une partie insensible, la nature a prolongé dans les chairs mêmes de la main, une portion considérable des nerfs qui, venant d’en haut, se distribuent dans tout le membre. Après que cela eut été accompli, la chair est aussitôt devenue muscle, s’il est vrai que la dispersion des nerfs dans la chair engendre les muscles[1]. La nature a usé utilement de ces muscles, car ayant tiré d’eux des tendons, elle les a fixés le long des parties latérales de chaque doigt, au côté gauche ceux de la main droite, au côté droit ceux de la main gauche[2] (lombricaux). Les autres tendons placés sur les côtés de chaque doigt, la nature les a fait naître des muscles qui se trouvent à l’avant-bras, et cela non sans raison, comme la suite du discours le montrera ; mais d’abord reve-

    dent qu’on ne peut mouvoir la seconde phalange sans entraîner la phalange unguéale, mais on peut, quand on le veut, d’une part, fléchir la seconde phalange, tout en laissant l’unguéale dans une extension à peu près parfaite et privée de tout mouvement actif, et de l’autre, fléchir cette même seconde phalange, la phalange métacarpienne restant étendue et dans une immobilité complète. Cela a lieu aussi bien pour les quatre doigts réunis que pour un seul. Enfin on peut fléchir à l’aide des interosseux l’articulation métacarpo-phalangienne, les deux autres demeurant étendues par l’action simultanée des lombricaux et des interosseux. — Dans la Dissertation sur l’anatomie de Galien on verra ce qu’il faut penser de l’action qui est attribuée au fléchisseur profond sur la première phalange.

  1. Voy. dans la Dissert. précitée, ce qui regarde l’anatomie générale des tissus.
  2. La main est supposée en pronation et sur un plan horizontal.