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DE L’AVANT-BRAS.

entrent les couronnes du cubitus, quand on étend ou qu’on fléchit tout l’avant-bras ; elles servent de limite à l’extension et à la flexion extrêmes. Voilà pourquoi elles ont été faites par la nature telles, et d’une telle étendue ; c’est aussi pour cela qu’elles ont été placées sur cette partie de l’humérus. Aussi lorsque la couronne antérieure (apoph. coronoïde) commence à se mouvoir, le cubitus tout entier opère un mouvement de circumduction, et l’avant-bras se fléchit, car le mouvement du cubitus en dedans entraîne la flexion. Mais si le cubitus se tourne de l’autre côté (cela a lieu lorsque sa couronne postérieure (olécrâne) commence le mouvement), l’avant-bras est étendu. Aussi loin que les couronnes roulent librement sur les convexités de l’humérus, l’antérieure entraîne toute l’articulation dans la flexion, et la postérieure dans l’extension ; mais lorsqu’elles sont arrivées sur les bathmides et qu’elles y sont logées, elles ne peuvent aller au delà, et c’est là la limite de leurs mouvements. Si les bathmides n’existaient pas du tout, ou si elles étaient soit plus grandes, soit plus petites qu’elles ne sont en réalité, beaucoup de mouvements de l’avant-bras en souffriraient : s’il n’y avait pas de bathmides du tout, l’extension et la flexion seraient entièrement abolies, les convexités de l’humérus venant heurter les couronnes du cubitus ; si elles étaient plus petites qu’elles ne sont, l’extension et la flexion complètes de l’avant-bras en seraient gênées d’autant plus vite que les bathmides rencontreraient les couronnes plus tôt qu’il ne convient. Si les bathmides étaient plus grandes qu’elles ne sont, ou si l’humérus était percé de part en part, il est évident pour tous que le cubitus serait porté en arrière au delà de l’extension parfaite ; et s’il en était ainsi, nous ne pourrions obtenir aucune résistance pour les ouvrages violents et forts que nous accomplissons le bras étant exactement étendu. Si donc la couronne postérieure du cubitus était sans aucun point d’appui et complétement lâche, elle s’échapperait aisément de dessus la convexité humérale, et elle nuirait d’autant plus à la force des fonctions qu’elle retomberait davantage. Mais avec la grandeur actuelle des bathmides l’extension et la flexion de l’avant-bras sont parfaitement exactes, en sorte que les mouvements ne pèchent ni par excès ni par défaut.

Pour quiconque veut regarder, il est évident que c’est en vue de ce qu’il y a de plus excellent, que la forme des bathmides est