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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, II, xiv-xv.



Chapitre xiv. — Situation et forme des deux apophyses du cubitus ; figure sigmoïde qui en résulte. — Nom commun de ces apophyses ; nom particulier de la grande.


Comme on a traité suffisamment de la position et de la forme, non-seulement du radius, mais aussi du cubitus, il reste à parler de l’articulation de ces deux os avec l’humérus. Il y a dans cette région pour le cubitus deux apophyses convexes en dehors, concaves en dedans, l’une, la plus grande, part de la partie postérieure et inférieure ; l’autre, beaucoup plus petite s’élève des parties supérieures et antérieures. La concavité de ces deux apophyses se regardant, il en résulte une grande cavité semblable à la lettre sigma (grande cavité sigmoïde). On appelle ces apophyses du nom commun de couronnes (olécrâne et apophyse coronoïde)[1]. Ce nom leur vient de ce qu’elles ont la figure d’une demi-sphère. Ainsi que nous l’avons dit ci-dessus (cf. chap. ii, p. 170), les Athéniens appellent olécrâne la grande apophyse, celle qui est postérieure, et Hippocrate la nomme ἀγκών (coude). Telle est la disposition de l’extrémité de l’avant-bras.


Chapitre xv. — Des cavités (bathmides. — Cavités coronoïde et olécrânienne) situées aux faces dorsale et palmaire de l’extrémité inférieure de l’humérus, et des couronnes (apophyse coronoïde et olécrâne) du cubitus ; rapport de ces cavités avec les couronnes. — Utilité de la disposition et de la forme des bathmides et des couronnes, pour les mouvements d’extension et de flexion, et les autres fonctions de l’avant-bras. — Inconvénients qui résulteraient des dispositions contraires. — Utilité de la tête interne et de la tête externe de l’humérus. — Des ligaments du coude.


L’humérus a une épiphyse de chaque côté de la tête, l’une au côté externe (épicondyle et condyle), l’autre au côté interne (épitrochlée). Entre ces épiphyses existe une cavité lisse, arrondie, semblable à celles des instruments qu’on appelle poulies, sur laquelle se meuvent les couronnes du cubitus. Là où finit cette cavité, de chaque côté sont les bathmides (c’est ainsi qu’Hippocrate, De fract., § 2, t. III, p. 420, nomme les cavités de l’humérus) dans lesquelles

  1. L’apophyse horizontale est la seule à laquelle les modernes donnent l’épithète de coronoïde. La verticale est encore appelée olécrane, comme le faisaient les Athéniens.