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DU MEMBRE ABDOMINAL.

péroné, par ses faces supérieure, latérale et postérieure. Il repose sur le calcanéum et s’insère par deux éminences dans deux cavités de ces os. L’extension et la flexion du pied dépendent de l’articulation supérieure de l’astragale qui s’opère, ainsi qu’on l’a dit, au moyen des épiphyses du tibia et du péroné, les mouvements de circumduction latérale résultent de son articulation avec le scaphoïde ; car les autres articulations des os du pied comme analogues aux articulations nombreuses et petites de la main, concourent faiblement au résultat décrit ; mais ces articulations ne sont pas perceptibles par elles-mêmes.

De ces remarques on peut inférer que l’astragale est le plus important des os du pied qui concourent aux mouvements de cette partie, et que le calcanéum est le plus important de ceux qui servent à la station. Il convenait donc que l’un se terminât de tous côtés en formes arrondies, et que l’autre eût une face inférieure unie, inébranlable au plus haut degré et solidement attachée aux os environnants. De plus, il fallait qu’il surpassât en grosseur non-seulement les autres os, mais l’astragale lui-même. Ce dernier est cependant volumineux aussi, car à sa partie supérieure il s’articule à de très-gros os, et à sa face antérieure il forme, pour s’unir au scaphoïde, une apophyse considérable. Néanmoins le calcanéum est bien plus volumineux, car en arrière il dépasse non-seulement l’astragale mais le tibia même ; sa partie antérieure se prolonge considérablement, sa largeur est proportionnée à sa longueur, et sa profondeur est en rapport avec ces deux dimensions, attendu qu’il fait suite à l’axe du tibia et qu’il est presque seul pour le supporter tout entier, et avec lui le fémur, et, avec le fémur, la masse du corps, surtout quand il nous arrive de sauter ou de marcher à grands pas. Il fallait donc, pour ces raisons, que le calcanéum fût doué d’une grosseur remarquable, autrement la nature aurait eu tort de lui confier des fardeaux si pesants. Pour ce même motif, il convenait encore que son mode d’insertion fût solide et non pas fragile ni lâche. S’il se fût articulé avec le tibia et le péroné sans l’intermédiaire de l’astragale, il serait absolument privé de fermeté et de consistance. En effet, le pied commençant où la jambe finit, c’est là que devaient nécessairement se trouver la plus importante de toutes les articulations et le mouvement le plus considérable du pied. Aussi l’astragale est-il placé entre le tibia et le calcanéum ;