Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T1-1854.djvu/291

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
259
DU MEMBRE ABDOMINAL.

du péroné et qui exécute le mouvement externe du pied (2e groupe) se porte de bas en haut ainsi que le muscle attaché au tibia et qui opère le mouvement interne (1er groupe). Ces muscles devaient être placés dans le sens des mouvements qu’ils exécutent. — Ne demandez pas pourquoi le muscle externe est petit, ni pourquoi le muscle qui s’étend à la partie interne de la jambe est beaucoup plus grand. La nature, juste en tout, a mesuré leur grandeur à l’utilité de la fonction que chacun d’eux devait remplir. Ne demandez pas non plus pourquoi un tendon du muscle du péroné (2e groupe. — Péronier antér.) s’insère aux parties externes du petit doigt, et un autre tendon de celui du tibia (1er groupe. — Long extens. du gros orteil), plus grand que l’autre du double, se fixe au gros orteil. Une imagination trop vive vous porterait peut-être à croire que ceci est particulier aux pieds et tout à fait contraire à ce qui existe dans les mains. Mais si l’on réfléchit avec attention sur ce sujet, on trouvera que là aussi le pied a la plus grande analogie avec la main. À propos des mains nous disions (II, iii) que le petit doigt et le pouce ont un mouvement de plus que les autres doigts. Il fallait donc aussi que cette distinction se rencontrât dans les pieds. S’ils n’avaient pas été avantagés des mouvements dont nous parlons ici, ces doigts n’ayant rien de plus que les autres ne jouiraient que de quatre mouvements, comme leurs voisins, en sorte qu’ils ne s’écarteraient pas fortement des autres, facultés réservées à eux seuls, et que le pouce, au lieu d’être pourvu de deux mouvements obliques qui tirent leur principe d’en haut, n’aurait que le mouvement d’extension qui est commun aux autres. Ainsi en cela encore l’analogie entre les doigts du pied et ceux de la main est conservée tout entière. Il n’est pas nécessaire de dire que l’analogie s’étend aux ongles, et que les pieds en sont doués en leur qualité d’organes de préhension.

Mais tandis qu’elle a disposé équitablement toutes les choses dont nous venons de parler, celles qui devaient être analogues dans le pied et dans la main, et celles qui devaient être différentes, la nature aurait-elle, négligeant la structure de la peau, revêtu la plante du pied d’une peau à peine sensible, lâche et molle (voy. II, vi et xi, xv) ? Fussiez-vous de ces gens qui, dans leur ignorance des œuvres de la nature, la taxent d’inhabileté, pour peu que vous fassiez attention à cette partie du pied en la disséquant, je