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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, III, x.

nier ; faisc. tibial du long fléch. commun ; tibial postérieur) et exécutent dans le pied le mouvement analogue à celui qu’opère dans la main le tendon inséré en avant du pouce (faisceau métacarpien du long abducteur), c’est avec raison que tous les six se trouvent placés en arrière de la jambe, chacun suivant la direction de la partie qu’il doit mettre en mouvement.

Au lieu de six muscles on peut n’en compter que cinq comme les anatomistes mes prédécesseurs, qui des deux derniers (voy. p. 257, l. 35) ne font qu’un, parce qu’ils sont unis dans leur plus grande longueur. Pour le même motif, ils n’ont vu dans la partie antérieure de la jambe que trois muscles, bien qu’on en puisse compter six ou sept avec plus de raison[1]. Le muscle qui étend les quatre doigts (long extens. commun) est unique pour eux, comme il l’est en réalité. De chaque côté se trouve un muscle qui se termine en donnant naissance à trois tendons (tibial antér., long abduct., et long extenseur du gros orteil. ― Péroniers). Si l’on examine ces muscles mêmes et leurs usages, on en comptera six ou sept, comme cela est démontré dans le Manuel des dissections (II, vii et viii). Mais poursuivons notre raisonnement en adoptant le nombre trois. Il y a deux de ces muscles qui, ainsi que nous l’avons dit plus haut, recourbent le pied, arrivant l’un à la région qui précède le gros orteil (1er groupe), l’autre à celle qui précède le petit orteil (2e groupe), le troisième et dernier placé entre les autres étend les orteils (long extens. commun)[2]. Ce dernier est plus petit que les autres puisqu’il devait mouvoir de plus petits organes, et il descend directement, le long de la partie moyenne de la jambe, vers les doigts qu’il est destiné à mouvoir. La meilleure position des muscles est celle où ils sont situés dans la direction des parties qu’ils doivent mouvoir.

Ne demandez donc plus pourquoi le muscle qui s’étend le long

  1. Voy. pour ce passage la section qui regarde les muscles de la jambe, dans la Dissertation sur l’anatomie de Galien.
  2. Pour se rendre compte de cette phrase, il faut, si je ne me trompe, admettre que Galien ne considère dans le premier groupe de muscles que le tendon tarso-métatarsien du tibial antérieur, et dans le second que le tendon du court péronier latéral ; peut-être aussi réunit-il dans une action commune le tendon du court abducteur du gros orteil à celui du tibial antérieur, et le tendon du péronier antérieur àcelui du court péronierlatéral. — Voy. du reste la Dissertation précitée.