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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, IV, xviii.

également dans les animaux les vaisseaux plus déliés en vaisseaux plus grands, ceux-ci en d’autres plus grands encore et continue ainsi jusqu’au foie ou elle les confond tous dans la veine unique qui est située aux portes du foie (tronc de la veine porte), veine d’où prennent naissance les veines qui se rendent à l’estomac et à la rate. A l’égard des artères elle les réunit également toutes en une grande artère qui repose sur le rachis (tronc cœliaque).

Un intervalle considérable séparant l’origine des vaisseaux de leur extrémité, il n’était pas prudent de laisser sans protection de si faibles canaux poursuivre leur trajet. Ceux qui remontent vers les portes du foie auraient été suspendus pour ainsi dire, privés de tout appui solide, dépourvus dans leur route de tout auxiliaire pour les soutenir, les affermir et les consolider. Comment donc la nature a-t-elle assuré leur marche, de façon que ni les sauts, ni la chute de l’animal, ni le choc violent d’un corps extérieur ne puissent occasionner une compression, une rupture ou une lésion des vaisseaux (voy. chap. xiv, p. 317) ? Sur la tunique (membrane séreuse) qui relie et enveloppe les intestins, tunique engendrée, avons-nous dit (chap. ix-x), par le péritoine, la nature en a inséré une (mésentère), analogue au péritoine même et dont elle a revêtu les vaisseaux. Dans les intervalles vides entre les vaisseaux, repliant cette tunique en double sur elle-même, elle l’a rendue ainsi moins accessible aux lésions et l’a donnée aux vaisseaux comme ligament et comme protection sûre.

Quant à la plupart des vaisseaux qui complétement suspendus et droits, remontaient vers le foie, à leur point de jonction (sachant que c’était là qu’ils étaient le plus exposés), la nature a placé une espèce de corps charnus appelés glandes (glandes lymphatiques) qui fixés en guise de coins là où les vaisseaux se bifurquent, leur fournissent un appui sûr et une défense contre toute violence extérieure. Nous avons terminé ce qui concerne le mésentère (μεσάραιον). Il nous faut examiner maintenant quel trajet la nature devait de préférence faire suivre à cette grande veine (v. porte) venant du foie qui reçoit toutes les veines du mésentère. Mais ce livre ayant atteint une longueur suffisante, j’exposerai dans le suivant ce point et tous ceux qui restent à traiter sur les organes de la nutrition.



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