Examinons maintenant quel trajet la nature devait préférablement faire suivre à la grande veine (veine porte) qui naît du foie (voy. chap. ii, p. 281) et qui reçoit toutes les veines du mésentère ; car cette même veine devait sans doute recevoir aussi celles de l’estomac et de la rate. Il en faut dire autant de l’artère qui naît, disions-nous (chap. xi, p. 302, et les notes), de la grande artère de l’épine (aorte). De même les conduits[1] qui partent de la vésicule attachée au foie et qui sont destinés à évacuer la bile, devaient, je pense, eux aussi aboutir, non à un point quelconque de l’estomac, ou des intestins, mais à l’endroit le plus sûr pour eux-mêmes, et le moins affecté de la présence de semblables excréments. Il nous reste à examiner si nous trouverons quelque endroit préférable que la nature aurait négligé, pour donner à chacun des conduits dont nous venons de parler une place moins bonne et moins sûre.
Commençons notre examen par cette question : Valait-il mieux que la nature, créant un grand nombre de veines, les conduisît
- ↑ Dans la Dissertation sur l’anatomie, je cherche à expliquer pourquoi Galien se sert tantôt du singulier et tantôt du pluriel pour désigner le conduit excréteur de la bile. — On voit aussi que, dans ce chapitre comme dans le chap. iv, p. 283, Galien semble faire aboutir à la veine porte la veine splénique, tandis qu’en réalité il fait partir toutes les veines du foie, aussi bien la veine porte que toutes celles des viscères. Tout cela se trouvera expliqué dans la même Dissertation.