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DES ORGANES ALIMENTAIRES.

pas disposé de la même façon que le muscle du col de la vessie ; le premier est destiné seulement à fermer le conduit, et le second a pour but d’abord de pousser en avant son contenu en se contractant sur ce contenu, ensuite de servir de couvercle. Je vais expliquer l’avantage de cette structure. La vessie, outre qu’elle a un canal étroit, présente des fibres de toute espèce, comme l’estomac et l’utérus. Ces viscères, en se contractant sur leur contenu, ferment leurs orifices. Il en est de même de la vessie. Cette propriété ne se trouve pas dans les intestins, pourvus de fibres transversales, mais aussi d’un canal suffisamment large. Ils avaient donc besoin d’un muscle pour les fermer. Mais la vessie n’a pas besoin de grande assistance, étant capable de se fermer même sans muscle. C’est pour empêcher que l’urine, pénétrant, par suite du resserrement de la vessie, dans le canal si oblique de l’urètre, ne séjournât trop longtemps dans ce canal que la nature l’a revêtu extérieurement d’un muscle composé de fibres transversales (bulbo-caverneux ?). Ce muscle devait être aussi d’une utilité incessante pour l’occlusion de l’orifice de la vessie. Toutes ces dispositions de la nature paraissent admirables.

Ainsi, pour prévenir tout retour dans les reins de l’urine contenue dans la vessie, la nature insère obliquement les uretères dans ce réservoir pour empêcher une émission continuelle, et munit la vessie de fibres variées, principalement de fibres obliques. En tendant toutes ces fibres, la vessie se contracte sur son contenu, trouvant aide et assistance dans le muscle dont nous parlions tout à l’heure, jusqu’à ce qu’elle soit fatiguée par l’accumulation du liquide. Quand vient le moment de l’expulsion, elle relâche toutes les fibres, à l’exception des transversales qu’elle tend. Elle trouve aussi à ce moment dans les muscles un secours considérable ; tandis que celui du canal de l’urètre se relâche à son point de jonction avec la vessie, tous les muscles abdominaux sont fortement tendus de manière à refouler, à comprimer la vessie, et le muscle du col se contractant, presse sur l’urine qu’elle précipite dans le canal. Toute l’urine ne franchirait pas le canal de l’urètre avec la rapidité, la régularité actuelle due à la compression des muscles de la vessie et de l’abdomen, si la nature n’avait donné ce muscle (bulbo-caverneux) pour ceinture extérieure à l’urètre qui a une direction si oblique. L’urine est-elle évacuée, s’il en est rendu encore goutte à