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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, V, xvi.

goutte, surtout quand elle est mordante, cela est dû à l’action, non pas d’un des organes supérieurs, mais à celle de ce muscle seul. La première utilité de ce muscle consiste donc à ne pas laisser d’urine dans le canal, la seconde à aider à l’occlusion de l’orifice de la vessie, la troisième à hâter la sortie de l’urine.

Parmi les dispositions secondaires qui dépendent nécessairement de dispositions prises dans un but déterminé, se trouve l’obliquité du col de la vessie et de tout le conduit urinaire. En effet, situé derrière le pubis, au devant du rectum et de l’os appelé sacrum, chez la femme, au-devant du col de l’utérus, il descend dans toute cette région, suivant la longueur de l’animal, jusqu’à ce qu’il fasse saillie hors des os. De là il remonte le long du périnée jusqu’à la naissance de la verge au travers de laquelle il descend. Il est évident qu’il suit une marche très-oblique, et qu’il ressemble beaucoup pour la forme à l’S des Romains[1]. L’urine n’eût pu parcourir rapidement ce trajet sinueux si elle eût été poussée seulement par la compression qui s’opère de haut en bas, et si elle n’eût trouvé là un secours tout préparé. Chez la femme l’urètre ne se recourbe qu’une fois dans le col même de la vessie ; chez l’homme où le pénis fait extérieurement suite au col de la vessie, le canal forme une seconde courbure. On voit (et c’est une conséquence nécessaire) que l’obliquité de l’urètre est plus grande chez l’homme, et moindre chez la femme. Afin que l’urine ne puisse s’arrêter dans l’urètre, ce canal est revêtu extérieurement d’un muscle composé de fibres transversales (bulbo-caverneux) qui de la vessie précipite l’urine jusqu’à l’extrémité du pénis.



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  1. C’est en raison de cette courbure qu’Érasistrate (Galien, Introd. seu medicus, t. XIV, p. 751 et 788) avait inventé la sonde en S remise en faveur ou plutôt inventée de nouveau par J. L. Petit. L’usage de cette sonde paraît avoir été assez répandue dans l’antiquité, car Rufus (Du nom des parties du corps, p. 68, l. 1-2, éd. de Clinch) compare la clavicule à une sonde d’homme. — Voy. en une représentation dans Illustr. di tutti gli strumenti chirurgici scavati in Ercoleno e in Pompei, dal caval. B. Vulpes, Napoli, 1847, 4o ; pl. III, fig. 1. — On trouvera du reste l’histoire des sondes dans les notes de notre IIIe vol. des œuvres d’Oribase. — Voy. aussi la Dissertation sur l’anatomie.