Ainsi rien ne manque au poumon pour être à la fois un instrument de la voix et de la respiration au moyen de la trachée-artère, celle-ci renfermant les cartilages comme organes phonétiques, et les ligaments qui les unissent comme organes respiratoires. Que le cartilage soit le premier organe de la voix (voy. p. 466-8), la meilleure preuve en est le larynx. On appelle ainsi l’organe qui, unissant la trachée-artère au pharynx, paraît surgir du cou, est dur au toucher (pomme d’Adam) et remonte pendant la déglutition.
Que le larynx soit le premier, le principal organe de la voix, c’est ce que nous avons démontré dans notre traité Sur la production de la voix (voy. pag. 380, note 2). Qu’il soit entièrement[1] cartilagineux, cela n’a pas besoin d’être démontré, c’est un fait évident[2]. Nous avons aussi établi, dans ce traité, que la trachée-artère règle et prépare la voix au larynx (voy. p. 463, note 1), et qu’au moment où elle s’y est déjà produite, elle est renforcée par la voûte palatine établie en avant pour
- ↑ Il eût été plus exact de dire presque entièrement ; car il entre beaucoup de tissu simplement fibreux élastique dans la composition du larynx ; mais Galien considère ici cet organe en masse.
- ↑ Il ne faudrait pas conclure de ce passage, que Galien a regardé le cartilage comme l’organe fondamental de la voix ; on verra plus loin (chap. xiii, init.) que c’est à la glotte qu’il attribue d’être essentiellement cet organe. On doit donc entendre ici que le cartilage est un des éléments essentiels de la phonation par ses propriétés physiques. Galien dit aussi que le larynx (considéré dans son ensemble) est le premier et le principal organe de la voix ; mais évidemment ce n’est ni de tout le larynx, ni seulement du larynx qu’il a voulu parler puisqu’il attribue aussi un rôle capital à la trachée (voy. chap. iv et la note de la p. 463), et que dans le larynx c’est la glotte qui, selon lui, est plus spécialement chargée de la production des sons.