Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T1-1854.djvu/497

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
465
DES ORGANES DE LA VOIX.



Chapitre v. — Au moyen de la trachée, et particulièrement du larynx, le poumon est parfaitement conformé pour être à la fois un organe de la respiration et un organe de la voix. — Du mode de production de la voix. — Les pièces cartilagineuses et immobiles servent à produire le son, et les pièces membraneuses ou mobiles concourent à l’acte de la respiration. — La trachée manque nécessairement chez les poissons, puisqu’ils vivent dans l’eau, et que, par conséquent, ils n’ont pas besoin de voix ; aussi la nature ne leur a-t-elle donné qu’un organe (les branchies) qui sert à rafraîchir le cœur ; en d’autres termes, ils n’ont que l’instrument de la respiration.


Ainsi rien ne manque au poumon pour être à la fois un instrument de la voix et de la respiration au moyen de la trachée-artère, celle-ci renfermant les cartilages comme organes phonétiques, et les ligaments qui les unissent comme organes respiratoires. Que le cartilage soit le premier organe de la voix (voy. p. 466-8), la meilleure preuve en est le larynx. On appelle ainsi l’organe qui, unissant la trachée-artère au pharynx, paraît surgir du cou, est dur au toucher (pomme d’Adam) et remonte pendant la déglutition.

Que le larynx soit le premier, le principal organe de la voix, c’est ce que nous avons démontré dans notre traité Sur la production de la voix (voy. pag. 380, note 2). Qu’il soit entièrement[1] cartilagineux, cela n’a pas besoin d’être démontré, c’est un fait évident[2]. Nous avons aussi établi, dans ce traité, que la trachée-artère règle et prépare la voix au larynx (voy. p. 463, note 1), et qu’au moment où elle s’y est déjà produite, elle est renforcée par la voûte palatine établie en avant pour

  1. Il eût été plus exact de dire presque entièrement ; car il entre beaucoup de tissu simplement fibreux élastique dans la composition du larynx ; mais Galien considère ici cet organe en masse.
  2. Il ne faudrait pas conclure de ce passage, que Galien a regardé le cartilage comme l’organe fondamental de la voix ; on verra plus loin (chap. xiii, init.) que c’est à la glotte qu’il attribue d’être essentiellement cet organe. On doit donc entendre ici que le cartilage est un des éléments essentiels de la phonation par ses propriétés physiques. Galien dit aussi que le larynx (considéré dans son ensemble) est le premier et le principal organe de la voix ; mais évidemment ce n’est ni de tout le larynx, ni seulement du larynx qu’il a voulu parler puisqu’il attribue aussi un rôle capital à la trachée (voy. chap. iv et la note de la p. 463), et que dans le larynx c’est la glotte qui, selon lui, est plus spécialement chargée de la production des sons.