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DES ORGANES DE LA VOIX.



Chapitre xi. — Du nombre des cartilages et des muscles du larynx. — Description et situation de chacun des cartilages (Galien n’en reconnaît que trois). — De l’épiglotte. — Que les cartilages ne pouvaient être ni autrement construits, ni autrement disposés qu’ils ne le sont actuellement. — Des muscles intrinsèques du larynx. — Des muscles thyréo-hyoïdiens et sterno-thyréoïdiens.


Il faut traiter maintenant des parties du larynx. C’est aussi un organe de la respiration. Il porte, comme nous le disions précédemment (chap. ii med., et vii fine), non-seulement ce nom, mais encore celui de tête de la bronche (βρόγχου κεφαλή), parce qu’on appelle aussi bronche la trachée-artère. Il est formé de trois grands cartilages[1] qui ne ressemblent à ceux de la trachée-artère ni par

  1. Les anatomistes modernes varient sur le nombre des cartilages du larynx. Ainsi M. Cruveilhier (Anatomie descriptive, 3e édit., t. III, p. 508) n’admet que cinq cartilages : thyréoide (voy. p. 424, note 2), cricoïde, épiglotte, deux aryténoïdes ; les cartilages corniculés ou de Santorini ne sont pour lui qu’un appendice du dernier. M. Cruveilhier nie aussi, avec M. Malgaigne, Arch. de méd., 1831, t. XXV, p. 201 et 214), l’existence, chez l’homme, des cartilages cunéiformes ou de Wrisberg. M. Huschke (Splanchn., trad. franc., p. 211 suiv.) soutient au contraire que les cartilages de Wrisberg existent chez l’homme, mais qu’il faut les chercher sur des sujets robustes. Il admet aussi les cartilages de Santorini, au même titre que les autres ; mais il distingue deux espèces de cartilages, les vrais (cricoïde, thyréoide, aryténoides) les faux ou fibro-cartilages (cartilages de Santorini et de Wrisberg, épiglotte. — On verra plus loin, chap. xvi, que Galien ne regarde pas non plus cette partie comme constituant un des cartilages du larynx). Il ne décrit donc que trois cartilages dans le larynx, et considère les cartilages aryténoïdes comme ne formant qu’une seule pièce. (Voy. plus loin p. 485, note 2.) Il n’est pas étonnant qu’il n’ait distingué ni les cartilages de Santorini, ni ceux de Wrisberg, puisque en réalité les premiers, aussi bien chez les singes que chez l’homme, sont à peine isolés des aryténoides, et que les seconds sont tout à fait cachés dans un repli de la membrane. Dans le traité qui nous occupe, Galien ne donne de nom propre qu’à deux cartilages, le thyréoïde et les aryténoïdes qu’il considère comme un seul cartilage, le troisième reste innominé (ἀκατόνομαστος) dans le traité De l’utilité des parties. Dans les fragments De vocal. instrum anatom., chap. iv, t. IV, p. 220,édit. de Chartier, il est dit de ce cartilage : « Alia autem hasim κρικοειδῆ, id est annuli figuram imitantem efficiens, postremæ ipsius asperæ arteriæ cartaligini C literam imitanti incumbit… Sed quoniam haud facile alicui eorum, quæ in hoc mundo nomen sortita sunt, hæc cartilago assimilari potuit, atque ita denominari ; nominis defectu (ἀκατόνομαστος-ἀνώνυμος, Suidas voce φάρυγξ) vocata est. » Théophile (De corporis hum. fabrica, p. 111, ed. Greenhill) dit à peu près dans les mêmes termes : Ὁ δὲ δεύτερος… ἀνόμοιος δὲ τοῖς φαινομένοις πᾶσιν, ὡς καὶ μηδενὶ ἐοικὼς ἀκατόνομαστος ὡνομάσθη.