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DES ORGANES DE LA VOIX.

en sorte que l’ensemble de ces trois cartilages forme une espèce de flûte[1].

À l’intérieur du conduit même du larynx, se trouve un corps semblable pour la figure à l’anche d’une flûte [antique], mais formé d’une substance particulière telle qu’il n’existe dans aucune des parties du corps (glotte. — Voy. chap. xiii). Elle est à la fois membraneuse, adipeuse et glanduleuse.

    que peu renversée en avant, ce qui contribue à augmenter la profondeur du sinus antérieur, et permet au cartilage épiglottique de remplir le rôle de soupape molle au-dessus de l’orifice du larynx, et de modifier le son, suivant que le pharynx est occlus à moitié, aux trois quarts, etc. C’est surtout dans ce but que doit agir le muscle hyo-épiglottique. » — Rigaut et Lavocat, 6e liv., p. 266-7. — Dans la Dissertation sur l’anatomie, et à propos des livres inédits du Manuel des dissections, je reviens sur toutes ces particularités et je donne la représentation de celles qui sont les plus importantes.

  1. Αὐλός, qu’on traduit ordinairement par flûte, ne désigne pas un instrument analogue à celui que nous appelons flûte, mais un instrument à double tuyau et à anche. La théorie de la flûte antique n’est pas encore bien connue malgré les nombreuses recherches des archéologues et des érudits sur ce sujet. Voy. Fabricius, Bibliographia antiquaria, 3e éd. ; Smith, Dictionnaire des antiq. grecq. et rom. (en anglais), voc. αὐλός et tibia ; Pauly, Real Encyclop., etc., voc. tibia. — « Il y a des agents producteurs des sons qui consistent en une simple languette vibrante, mise en mouvement par un courant d’air comprimé, comme la lame métallique de la guimbarde et les lamelles de l’harmonica à bouche. L’expérience enseigne que les corps élastiques par cohésion, comme les métaux et les bois, ne sont pas les seuls qui puissent former des anches. On peut y substituer des plaques ou des membranes rendues élastiques par tension. Quand ces anches membraneuses sont mises en mouvement par un courant d’air comprimé, elles donnent des sons très-purs sans le secours d’un corps de tuyau. En ajoutant un tuyau au-devant des anches, on obtient un instrument plus compliqué dans lequel l’air du tuyau contribue à modifier les vibrations de l’anche. » — « L’étude de ces sortes d’anches membraneuses ou élastiques par tension a été négligée jusqu’ici, et l’on doit d’autant plus le regretter qu’elle renferme la clef de la théorie de la voix de l’homme. » Mueller, Manuel de physiol., 2e éd., t. II, p. 136 et 142. — Mueller s’étend longuement sur la théorie de ces anches, et rapporte une série d’expériences qu’il a entreprises pour éclairer cette théorie ; puis il ajoute, p. 169 : « Dans l’organe de la voix de l’homme, les ligaments inférieurs de la glotte sont des anches à deux lèvres ; le corps du tuyau est l’espace qui s’étend depuis les cordes vocales jusqu’aux ouvertures buccale et nasale ; la trachée-artère et les bronches sont le porte-vent. Les lèvres de l’homme peuvent aussi agir comme anches, lorsque la contraction des muscles les met à l’état de tension ; dépourvues d’élasticité par elles-mêmes, elles en obtiennent un équivalent par la contraction de leur sphincter… La cavité buccale et les organes respiratoires font alors office de porte-vent. L’instrument est un instrument à anches sans corps de tuyau. Adapte--