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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VII, xi.

Telle est la composition de la substance propre du larynx. Car pour la tunique qui tapisse son intérieur, elle est commune à la trachée-artère et à l’œsophage (voy. plus haut, chap. vii). Nous avons démontré, dans un autre traité (De la voix, voy. p. 562, note 1), que la voix naît d’abord dans le larynx, que son orifice supérieur se dilate et se contracte considérablement, qu’il s’ouvre et se ferme parfois complètement.

Je vais essayer de démontrer ici qu’il n’était pas possible de lui donner une structure préférable à celle qu’il a effectivement[1].

    t-on aux lèvres un tuyau en carton ou en métal, non-seulement le son devient plus plein, mais encore il peut être modifié par le tuyau. La même chose arrive à l’anus. Le sphincter tend la peau de l’anus et la fait agir comme une languette avec porte-vent (les gaz intestinaux) sans corps de tuyau. » — « Au point de vue de l’organe de la voix humaine, les corps qui nous intéressent le plus sont ceux qui donnent par des vibrations le nombre nécessaire de chocs rapidement répétés. Il n’y a que ces corps élastiques qui soient susceptibles de produire ainsi les sons. Une impulsion communiquée à l’une de leurs parties se propage au tout, il fait exécuter au corps des oscillations semblables à celles d’un pendule. » Mueller, Manuel de physiol., 2e éd. franc., t. II, p. 129.

  1. « En étudiant la voix de l’homme, on est frappé de l’art infini avec lequel est construit l’organe qui la produit. Nul instrument de musique n’est exactement comparable à celui-là ; car les orgues et les pianos, malgré toutes leurs ressources sont imparfaits à d’autres égards… L’orgue a deux registres, celui des tuyaux à bouche et celui des tuyaux à anche ; à ce point de vue, il ressemble à la voix humaine, avec ses registres de poitrine et de fausset. Mais aucun de ces instruments ne réunit tous les avantages comme la voix de l’homme. On pourrait jusqu’à un certain point imiter cet organe en adaptant à un tuyau à bouche un appareil qui ne fût pas trop difficile à faire jouer, et qui permît de varier à volonté la tension des rubans élastiques ; mais les sons d’un pareil instrument, pour lequel, si l’on voulait le rendre durable, il faudrait n’employer que des rubans élastiques secs, n’imiteraient pas les sons roulants et éclatants du tissu animal élastique mou, et seraient toujours très-difficiles à manœuvrer. » Mueller, l. l., p. 205. — « Comme organe de phonation, nécessairement susceptible d’ampliation et de resserrement, le larynx devait présenter des parois flexibles, élastiques et jouant les unes sur les autres, sous l’influence de la volonté. Pour satisfaire à cette double exigence de solidité et de mobilité, le larynx est constitué par une charpente cartilagineuse, divisée en pièces distinctes, articulées, et mises en mouvement par des muscles de la vie animale, qui déterminent dans la disposition de tout l’appareil les modifications nécessaires à la production des sons variés. Puis l’intérieur du canal est tapissé par une membrane muqueuse ; et tout l’appareil reçoit des vaisseaux et des nerfs pour ses manifestations d’activité. » Rigaut et Lavocat, Traité de l’anatomie des animaux domestiques, 6e liv., p. 244.