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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T1-1854.djvu/528

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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VII, xiii-xiv.

sez cette glotte ou plus grande qu’elle n’est, vous interceptez les issues de l’air, comme il arrive habituellement quand elle est fermée, ou plus petite, et de beaucoup inférieure à la grandeur convenable, l’animal est complétement dépourvu de voix[1]. Si elle s’écarte un peu de la dimension voulue, l’animal a une voix d’autant plus grêle et plus vicieuse, que la glotte est plus loin de la juste mesure. De même, si vous changez sa position ou la grandeur du trou (orifice des ventricules) ou celles de la cavité (ventricule), vous en détruisez toute l’utilité. Cet orifice existe, comme nous l’avons dit, des deux côtés ; il est allongé de haut en bas comme une ligne (γραμμὴ στενή), bien que lui-même ne soit pas étroit, mais la substance des lèvres [de la glotte] retombe pour ainsi dire sur la cavité (ventricule) sous-jacente : aussi y voit-on une rugosité (ρυσσότης) plutôt qu’une ouverture, avant que les lèvres soient repliées. Quand elles sont repliées, on voit clairement ce trou (orifice du ventr.) et aussi la cavité (ventricule) sous-jacente. Les deux trous étant ainsi disposés des deux côtés, l’air passe à droite et à gauche, n’ayant aucun motif d’ouvrir l’orifice ou de remplir la cavité. Mais lorsque l’air est poussé d’en bas fortement, et qu’il se trouve arrêté en haut, ne pouvant plus continuer sa route en ligne droite, éprouvant pour ainsi dire un tournoiement, il se dirige vers les côtés du conduit, les heurte violemment, renverse aisément les épiphyses membraneuses (cordes vocales) de chacun des conduits dans les cavités (ventricules) sous-jacentes vers lesquelles il incline naturellement, il remplit et gonfle toute la glotte. De là, résulte nécessairement l’obturation exacte du conduit.

Le corps même de la glotte est formé de substance membra-

  1. « Magendie ne comprend pas dans la glotte l’espace intercepté entre les cartilages aryténoïdes, qui, d’après les observations faites par lui sur des animaux, sont appliqués immédiatement l’un contre l’autre pendant la sortie des sons. Malgaigne dit aussi que la partie postérieure de la glotte [glotte inter-aryténoïdienne] est fermée quand des sons se produisent. Il est possible que ce soit là, en effet, la règle ; car si, le larynx humain séparé du corps, les sons ont de la peine à sortir quand la partie postérieure de la glotte n’est pas fermée, cependant j’ai reconnu que cette occlusion n’est pas d’une nécessité absolue, et bien que je tinsse la glotte ouverte dans toute sa longueur, je n’en ai pas moins, quelquefois, obtenu des sons, en ayant soin de tendre un peu les ligaments et de rétrécir l’ouverture. » Mueller, l. l., p. 171-2.