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DES ORGANES DE LA VOIX.

tuellement, que je nomme glotte ou glottide du larynx. Cette glotte est nécessaire non-seulement au larynx pour produire la voix, mais encore pour ce qu’on nomme rétention du souffle (voy. V, xv, p. 376, note 1). C’est ce terme qu’on emploie non pas seulement quand nous restons sans respirer, mais lorsque, encore, nous contractons en même temps le thorax de tous côtés en tendant fortement les muscles situés dans les hypocondres et entre les côtes. Alors s’accomplit l’action la plus énergique de tout le thorax et des muscles qui ferment le larynx. Ceux-ci, en effet, s’opposent fortement à l’expulsion de l’air, en fermant le cartilage aryténoïde. Cette action ne trouve pas un médiocre auxiliaire dans la nature de la susdite glotte.

Les parties de la glotte se réunissent, venant de droite et de gauche, de manière à se replier l’une sur l’autre exactement et à fermer le conduit. S’il en reste une petite partie non fermée (glotte inter-aryténoïdienne), surtout chez les animaux dont tout le larynx est large (or, il est tel, nous l’avons démontré chez les animaux à voix forte. - Voy. p. 489), ce n’est pas une négligence de la nature qui a pratiqué une ouverture de chaque côté de la glotte (orifice des ventricules) et établi intérieurement au-dessous de l’ouverture une cavité assez grande (ventricules). Quand l’air entre dans l’animal ou en sort par une large ouverture, il n’est pas poussé latéralement dans cette cavité ; mais si le passage est bouché, l’air refoulé vient heurter violemment sur les côtés et ouvre l’orifice de la glotte (c.-à-d. des ventric.) qui jusque-là était fermé par le rapprochement des bords (cordes vocales supér. et infér. du même côté). Ce fait même, c’est-à-dire le rapprochement des bords [des ventricules], explique comment l’ouverture dont il s’agit a échappé à tous les anatomistes antérieurs[1]. Les cavités (ventricules) de la glotte du larynx étant remplies d’air, la masse doit nécessairement se déverser dans le conduit aérien, lequel se rétrécit exactement, bien qu’il fût déjà peu ouvert auparavant.

Cette habileté, déployée par la nature dans la création de la glotte, atteint la plus haute perfection pour la figure, la grandeur, la disposition, les ouvertures et les cavités de cet organe. Suppo-

  1. On trouvera dans la Dissertation sur l’anatomie, la liste de toutes les découvertes anatomiques que s’attribue Galien.