Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T1-1854.djvu/530

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
498
UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VII, xiv.

muscles obturateurs dont une digression m’a écarté. On s’étonnerait si l’on calculait, si l’on examinait quelle est la grandeur et le nombre des muscles constricteurs du thorax. {{ancre|renvp498]]Eh bien ! à tous ces muscles résistent deux petits muscles qui ferment le larynx (thyréo-aryténoïd., cf. p. 490) ; la glotte contribue aussi à cette occlusion comme nous l’avons démontré (chap. précéd.). Ici encore éclate l’habileté du Créateur des animaux, habileté méconnue des anatomistes, aussi bien que tout ce qui concerne la structure du larynx. En effet, les muscles obturateurs (thyréo-aryténoïdiens) naissent du milieu de la base du cartilage thyréoïde, ils montent droit, s’inclinent en arrière et obliquement, autant qu’il faut pour parvenir près de l’articulation [crico-aryténoïdienne] du troisième cartilage (aryténoïde). Il est donc évident que la tête de ces muscles est cette extrémité accolée au cartilage thyréoïde, et leur extrémité cette partie avec laquelle ils meuvent le cartilage aryténoïde.

Pour tous les muscles, un nerf venant de l’encéphale ou de la moelle épinière pour leur communiquer la sensibilité et le mouvement, s’insère soit sur la tête même du muscle, ou sur une des parties qui sont au delà de la tête ; il peut encore s’insérer au dehors de la tête du muscle, mais ne dépasse pas le milieu du muscle ; l’extrémité n’en reçoit aucun. Car alors, ce point serait la tête et non plus la queue du muscle. Les nerfs qui s’insèrent à la partie médiane du muscle comme ceux du diaphragme, et qui, de là, se distribuent dans tout le muscle, tirent vers le centre toutes les fibres, faisant de cette partie la tête du muscle ; et c’est une circonstance commune à tous les muscles que les nerfs, en se divisant, tendent vers le point où convergent les fibres musculaires.

Si donc vous réfléchissez attentivement à toutes ces remarques, vous serez persuadé, je pense, touchant les muscles obturateurs du larynx (thyréo-aryténoïdiens) qu’il leur fallait un nerf venant des parties inférieures. Il n’était pas moins nécessaire, je pense, que les deux autres paires de muscles (crico-aryténoïd. postérieurs et latér., voy. p. 490) qui ouvrent l’orifice du larynx fussent pourvues de nerfs qui s’implantent à leur partie inférieure. En effet, ceux-ci ont également en bas leur origine et leur tête, et à la partie supérieure leur queue avec laquelle ils ferment le cartilage aryténoïde. Toutefois, ce n’était pas des nerfs d’égale grandeur et