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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VII, xix.

tés très-grandes et très-nombreuses. En effet, de lui dérivent la plupart des muscles de la langue : la paire antérieure de ceux du larynx (hyo-thyréoïdiens) dont nous avons parlé tout à l’heure (chap. xii, p. 492), et certains autres muscles étroits et longs qui s’étendent aux omoplates (coraco-hyoïdiens) ; de plus, un autre muscle double, fort, qui descend au sternum (sterno-hyoïdiens) ; puis deux autres muscles obliques aboutissant à la mâchoire inférieure (mylo et génio-hyoïdiens) ; enfin d’autres petits muscles (stylo-hyoïdiens) s’attachant aux racines des apophyses que les uns comparent aux ergots du coq, les autres aux pointes de styles, et qu’ils nomment fautivement styloïdes[1] ; mais vous pouvez, si vous le voulez, les appeler graphoïdes ou bélonoïdes.

Ces muscles nommés en dernier lieu (stylo-hyoïdiens) et les précédents (mylo-hyoïd.), rattachant l’os hyoïde à la mâchoire inférieure (voy. Dissert. sur l’anat.), sont propres à cette partie et lui impriment des mouvements obliques et antagonistes entre eux, de façon à la porter dans des sens opposés. Aucun des autres n’est propre à l’os hyoïde ; ceux qu’il envoie à la langue (hyo-glosses) ont été créés pour la langue elle-même ; le muscle double qui aboutit au sternum (sterno-hyoïdiens) est l’antagoniste de ceux-ci ; il sert à tirer en bas l’os hyoïde, s’il vient à être relevé trop brusquement par les muscles supérieurs ; comme l’os hyoïde, il sert encore d’appui au cartilage thyréoïde ; de plus il resserre (repousse ?) et dirige la trachée-artère[2]. D’un autre côté, les muscles qui s’attachent aux omoplates (coraco-hyoïdiens) meuvent l’os hyoïde et la trachée, pour ainsi dire, vers le cou.

Cet os qui est suspendu sur les parties convexes du larynx, en répartissant sur beaucoup de points les muscles nombreux que je citais, est maintenu par ces muscles mêmes, la nature, équitable en tout, ayant doué de force égale les muscles antagonistes. Mais, comme l’un de ces muscles pouvait être coupé ou paralysé, surtout parmi ceux qui sont situés à la partie antérieure du larynx, et qu’il était à craindre dans de semblables accidents, que l’os ne

  1. Cf. Hoff., l. l., p. 153 et la Dissertation sur les termes anatomiques.
  2. C’est là un mouvement qui ne peut être que fort indirect et que ne signalent pas les modernes. — Voy., du reste, Hoff., l. l.., p. 153 et la Dissertation sur la physiologie.