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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XIV, iii.

nés par ce désir, les animaux, bien que dénués de raison et de toute espèce d’entendement, bien que jeunes, pourvoient à la perpétuité de la race, comme s’ils étaient complètement raisonnables. La nature, en effet, sachant, on doit le penser, que la substance dont elle les créait n’était pas susceptible d’une sagesse parfaite, a donné aux animaux pour remplacer cette sagesse, le seul appât qui pût assurer le salut et la conservation de la race, en attachant un plaisir très-vif à l’usage des parties.


Chapitre iii. — Galien se propose de traiter seulement des parties génitales de l’homme (c’est-à-dire du singe), réservant pour un autre ouvrage l’étude de ces parties chez les animaux. — De l’heureuse situation de l’utérus ; que la structure de son col est en rapport parfait avec les besoins de la conception, et particulièrement avec l’entrée et l’élaboration du sperme. — De l’utilité de ses divers états de rigidité et de dilatation, ou d’abaissement et d’occlusion.


Il est juste d’admirer d’abord cet ingénieux expédient de la nature, puis la structure des organes, laquelle est naturellement pour chaque animal en rapport avec la forme de son corps. Puissiez-vous un jour apprendre de nous ce qui concerne les autres animaux, quand nous remplirons les lacunes laissées par Aristote (voy. t. I, p. 327, note 1). Pour l’espèce humaine (car c’est de l’homme que ce livre s’est proposé, dès le principe, d’expliquer la structure), tout le monde comprend et reconnaît quel degré d’utilité ont atteint les parties génitales externes par leur situation convenable, leur dimension, leur figure et leur conformation tout entière. Quand vous connaîtrez ensuite l’utilité de chacun des organes profondément cachés, organes que découvre la dissection, vous admirerez, j’en suis certain, l’art qui les a créés.

En effet, chez la femelle, la nature a établi les matrices[1] au-dessous de l’estomac, région qu’elle avait reconnue comme la plus propice

    presse. Le troisième et le plus grand de nos besoins, comme aussi le plus vif de nos désirs, est celui de la propagation de notre espèce ; il ne se déclare qu’après les autres ; mais à son approche l’homme est saisi des accès d’une fièvre ardente, qui le transporte hors de lui-même et le brûle avec une extrême violence ; telles sont les trois maladies qui poussent l’homme vers ce qu’on appelle le plaisir, et à l’influence desquelles il faut nous arracher pour nous tourner vers la vertu. »

  1. Cette expression, les matrices (αἱ ὑστέραι), appliquée théoriquement par Galien à l’utérus de la femme, remonte à la plus haute antiquité, et tient à ce que les