cultés opposées aussi, mais combinées dans une juste mesure, lui attribue d’une part une dureté telle qu’elle permet la dilatation et le degré d’érection convenables pour la réception du sperme, et d’une autre part, tempère cette qualité par une mollesse suffisante pour qu’elle puisse facilement se dilater et se contracter considérablement. Ne vous étonnez donc plus, quand vous voyez en disséquant des animaux, ou que vous trouvez rapporté soit par Hérophile, soit par quelque autre anatomiste, que le col de l’utérus est contourné et tortueux pendant tout le temps où il n’y a ni pénétration du sperme, ni sortie du fœtus ; car c’est la conséquence de la structure que nous venons de décrire, structure qui présente un juste mélange de mollesse et de dureté. En effet, si le col de la matrice était excessivement dur, il ne se contournerait pas en revenant sur lui-même ; mais dans l’état actuel, comme il était préférable qu’il eût un certain degré de mollesse, quand il perd sa tension pour retomber sur lui-même, il forme nécessairement des rides, des plis, des sinuosités, et cela sert précisément beaucoup à empêcher le refroidissement de l’utérus. Aussi dans le flux menstruel et dans les enfantements, les femmes se refroidissent considérablement, parce qu’alors le col de l’utérus (ὁ στόμαχος τῶν ὑστερῶν) devient droit et s’ouvre. S’il en était toujours ainsi, elles resteraient constamment froides.
La nature a créé un col unique mais non pas une seule cavité pour l’utérus ; chez les porcs et autres animaux dont la portée devait être nombreuse, elle a établi plusieurs cavités[1] ; chez l’homme et les
- ↑ La question du nombre des sinus dans la matrice chez les mammifères est une des questions les plus compliquées qu’on puisse se proposer dans l’histoire de l’anatomie ancienne ; j’y ai consacré toute une leçon au Collège de France, et je crois avoir triomphé de la plupart des difficultés. On retrouvera les résultats de cette leçon dans la Dissert. sur l’anatomie. Voy. aussi Hoffmann, l. l., p. 303-4.