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DES ORGANES GÉNITAUX.

comme Aristote[1] l’a démontré amplement, la différence dans la nature des divers animaux n’est pas médiocre. Les uns sont très-rapprochés des plantes ; ce sont les plus imparfaits de tous les animaux, n’ayant qu’un seul sens, le toucher ; tels sont la plupart des testacés qui n’ont aucun organe de sensation[2] ; ils n’ont également aucun membre ni aucun viscère distincts[3], et ne diffèrent guère des végétaux. Plus éloignés en sont les animaux pourvus d’un organe du goût, plus encore ceux qui ont en outre l’organe de l’odorat, et, beaucoup plus encore que ces derniers, ceux qui ont aussi le sens de l’ouïe. Sont animaux presque parfaits ceux qui possèdent et ces sens et l’organe de la vue. Tels sont les poissons, mais ils n’ont ni pieds ni mains. Les lions et les chiens ont non-seulement des pieds, mais une sorte de main, et les ours et les singes sont encore sous ce rapport mieux partagés que ceux-ci. L’homme seul a une main parfaite et la raison pour s’en servir, la raison, faculté la plus divine qui existe chez un être mortel (cf. I, iv, t. I, p. 116). De même donc que de tous les animaux l’homme est le plus parfait, de même dans l’espèce humaine l’homme est plus parfait que la femme.

La cause de cette supériorité est la surabondance du chaud ; car le chaud est le premier instrument de la nature[4]. Donc les animaux chez lesquels il est moins abondant doivent nécessairement

    et de plus le copiste a intercalé dans le texte, à la uite d’ὀφθαλμῶν, la note marginale suivante : Ἔν τισι καὶ τοῦτο εὑρίσκεται. Cela (c’est-à-dire la phrase dont je viens de reproduire le texte) se trouve dans quelques manuscrits. Peut-être, et c’est l’opinion la plus vraisemblable, οἱ δε ἀσφ. — ὀφθ. (les taupes en grandissant ne voient point, bien qu’elles aient une certaine ébauche d’yeux) est-il une addition récente ; peut-être aussi tout ce passage a été oublié à cause de la similitude des désinences κυουμένων et ὀφθαλμῶν. — Suivant Daleschamps, ce membre de phrase se trouve au vieil exemplaire. Il manque dans les traductions latines. Hoffmann, dans son Appendix var. lect. le regarde comme inutile.

  1. On trouvera, dans la Dissert, sur l’anat., la traduction de l’analyse des chapitres i et ii du VIIIe livre de l’Hist. des animaux, chapitres auxquels Galien fait ici allusion.
  2. Sur cette erreur de Galien, voy. Dissert. sur la phys., et Hoffmann, p. 309.
  3. Ἀλλ᾽ οὐδὲ κώλον ἢ σπλάγχνον ὑπάρχει τὸ διηρθρώμενον. — Ce membre de phrase, qui est donné par mes deux manuscrits, et qui est aussi représenté dans les traductions latines, manque dans les textes vulgaires.
  4. Voy. Dissert, sur la phys. et Hoffmann, l. l., p. 309.