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DES ORGANES GÉNITAUX.

côté, ce qui est parfaitement chaud, ayant une grande puissance de coction, en a une grande aussi pour dissiper. Le corps qui n’est pas trop éloigné de la chaleur parfaite, est susceptible, puisqu’il n’est pas tout à fait froid, de cuire l’aliment et en même temps d’en laisser une partie superflue, puisqu’il n’est pas excessivement chaud. Telle est l’utilité de la froideur de la femelle.

La conséquence immédiate de cette froideur était l’imperfection des parties incapables, par défaut de chaleur, de se porter au dehors, ce qui est un second avantage et le plus important pour la perpétuité de l’espèce. Car en faisant saillie, les parties intérieures devenaient le scrotum ; mais ce scrotum, en demeurant dans l’intérieur, a constitué la matrice, organe propre à recevoir et à retenir le sperme, à nourrir et à parfaire le fœtus[1]. Par conséquent encore, la femme devait avoir les testicules plus petits et plus imparfaits, et le sperme qui y est renfermé moins abondant, plus froid, plus humide ; car cela dérive nécessairement du défaut de chaleur. Aussi un semblable sperme ne devait pas suffire pour engendrer un être animé. Jusqu’à quel degré il est utile, car il n’a pas été créé en vain, la suite du discours (voy. chap. xi) le fera connaître.

Le mâle a des testicules d’autant plus forts qu’il est plus chaud. Le sperme qui y naît arrivant au dernier degré de coction, est le principe formateur de l’animal. D’un seul principe sagement imaginé par le Créateur, celui d’après lequel la femelle est plus imparfaite que le mâle, découlent donc toutes les dispositions utiles à la génération de l’animal : l’impossibilité pour les parties de la femme de saillir au dehors, l’accumulation d’un superflu d’aliment utile, un sperme imparfait, un organe creux propre à recevoir le sperme parfait ; chez le mâle toutes choses contraires : un membre allongé très-convenable pour la copulation et l’émission du sperme, et ce sperme même abondant, épais et chaud.

  1. Théophile (V, xxvi, éd. Greenhill, p. 221-2), moins ami que Galien des spéculations théoriques, après avoir rappelé cette opinion que les parties génitales sont restées à l’intérieur chez les femmes à cause du défaut de chaleur, s’exprime ainsi : « Il serait plus vrai de dire que les parties sexuelles ont été ainsi conformées en vue de la perpétuité de la race, pour recevoir et retenir le sperme, etc. »