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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/116

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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XIV, vii.



Chapitre vii. — Le sperme de la femme n’est pas fécond par lui-même ; il a besoin d’être mêlé au sperme du mâle ; mais les mouvements de l’un et l’autre sperme sont de même nature, quoique le mouvement de l’un soit plus faible que celui de l’autre. — Les oiseaux pondent des œufs sans le concours du mâle ; mais ce sont des œufs inféconds ; cette ponte même est impossible chez les autres animaux, attendu qu’ils ne sont ni assez chauds ai assez secs pour que la femelle mette au jour un pareil produit. La formation des môles chez la femme exige le rapprochement sexuel. — Époque de la distinction des sexes pendant la vie fœtale. — À quelles causes tient cette détermination sexuelle ? D’abord à la disposition différente des vaisseaux utérins et testiculaires, à droite et à gauche, d’où résulte une différence dans le tempérament des parties auxquelles se rendent ces vaisseaux. D’un autre côté, la supériorité est assurée aux parties droites, à cause de leurs rapports directs avec le foie. — Opinion d’Hippocrate sur ce point. — Comment il faut entendre que le testicule droit est plus fort que le gauche. Exception à la règle. — Pourquoi les fœtus mâles sont à droite et les fœtus femelles à gauche.


Ne pensez donc pas que le sperme se meuve d’après un certain principe pour la génération des mâles, et d’après un autre pour celle des femelles[1]. Dans ce cas, en effet, il n’existerait pas de principe d’un animal identique si le sperme était sujet à des mouvements tout à fait différents. Mais, comme il est dit maintenant, le sperme femelle est plus imparfait dans son mouvement, et le sperme mâle plus parfait. On attribuerait avec raison ce mouvement plus imparfait ou plus parfait à l’inégalité dans le froid et le chaud ; et c’est à ce seul principe, si vous connaissez exactement la nature, que vous rapporterez toutes ces particularités. Mais, comment donc ce principe même se développe-t-il dans les fœtus ? Ceux qui croient que la femelle émet un sperme fécond ne trouvent pas étonnant que le fruit conçu soit une femelle, quand les mouvements de ce sperme sont plus forts que ceux du mâle. Mais d’abord ces gens ne comprennent pas qu’ils supposent deux principes de mouvement en lutte l’un avec l’autre. En effet, si le sperme de la femelle a essentiellement un principe de mouvement, il a absolument le même que celui du mâle, et a besoin d’être mêlé à ce dernier et d’agir ainsi désormais avec lui. Ou s’il n’a pas besoin de cette union, qui empêchera la femelle répandant sa semence au dedans d’elle-même d’amener à perfection le fœtus ?

  1. Voy. Dissert. sur la physiologie, et Hoffmann, p. 310 et suiv.