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DES ORGANES GÉNITAUX.

Ici une distinction est nécessaire pour que personne ne se méprenne à notre langage : On dit en deux sens qu’une partie est plus forte et plus faible que l’autre ; l’un s’entend simplement et naturellement eu égard au genre tout entier ; l’autre de la conformation particulière d’un individu isolé. En effet, dans tous les genres d’animaux le cœur est plus fort que le foie, les artères sont plus fortes que les veines, les nerfs que les chairs, et toutes les parties droites que les parties gauches ; mais il peut arriver chez Dion ou Théon, par exemple, que la moitié droite de la tête ou l’œil situé de ce côté soit plus faible que l’autre. De même le testicule droit est généralement plus fort que le testicule gauche ; mais chez tel ou tel en particulier, il peut arriver que le gauche soit le plus fort. Le plus souvent, en effet, le testicule gauche est plus variqueux que le droit, et par conséquent le scrotum qui l’entoure est plus lâche. D’un autre côté vous trouverez des cas assez nombreux où le testicule droit est affecté d’une débilité congénitale ; dans ces cas le testicule gauche est plus fort. Si par hasard le rein droit se trouve placé près de l’autre (ce qui arrive quelquefois, quoique rarement), on voit alors, des vaisseaux qui s’y distribuent, partir des rameaux qui se rendent, chez le mâle, au testicule droit ; chez la femelle à la matrice située de ce côté[1]. En résumé, toute partie de l’animal affectée d’un vice congénital de conformation, même peu prononcé, reste pendant toute la vie plus exposée à la maladie et plus faible. Ce vice a pour cause première la copulation intempestive du mâle et le régime observé ensuite par la femelle devenue grosse (cf. XI, x, t. I, p. 675-6). Mais cela constitue une autre question. Quand le testicule droit est plus faible que l’autre, le gauche se développe le premier à l’époque qu’on nomme puberté. On peut augurer de là que l’animal procréera des femelles ; de même si le testicule gauche se comporte normalement, et que le testicule droit, au moment de la puberté, se développe le premier, cet animal procréera des mâles, autant qu’il

  1. D’après les anatomistes modernes (voy. en particulier le Traité de splanchnologie de Theile, Paris, 1845, p. 366), il est rare de voir l’artère spermatique droite partir de la rénale, ou la veine spermatique du même côté s’aboucher par un ou plusieurs troncs dans la veine rénale, mais sans que ces anomalies soient signalées comme dépendant d’une modification dans la position des reins.