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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XII, ii.

communes avec le cou. Or, les parties communes au cou et à la tête sont celles au moyen desquelles nous fléchissons et nous relevons la tête et la tournons latéralement ; en effet, aucun de ces mouvements ne pourrait s’effectuer sans articulations, sans ligaments ni sans muscles. Mais une articulation est un assemblage d’os créé en vue d’un mouvement volontaire, et il est évident que le nombre des os unis ensemble ne saurait absolument pas être inférieur à deux, et que chacun des ligaments, comme aussi chacun des muscles, se porte de l’un ou l’autre des os sur l’autre ; d’où il résulte manifestement que toute articulation, tout ligament et tout muscle est ordonné en vue de l’union des articles entre eux, et qu’on a raison de les mettre au nombre des parties communes.


Chapitre ii. — Le muscle est l’organe principal du mouvement ; mais le ligament, dont l’utilité est secondaire, assure la régularité de ce mouvement. — Les ligaments sont assez résistants pour maintenir solidement les os, et assez souples pour permettre de fortes extensions ; la dissection prouve ce fait, connu déjà d’Hippocrate. — La nature a pris pour les articulations des dispositions si habiles qu’on n’y pourrait changer la moindre chose sans détruire en même temps tout l’ensemble. — Comparaison des œuvres de la nature avec celles des artistes. — Le ligament, le nerf et le cartilage ont des caractères distincts, et jamais la nature ne les substitue l’un à l’autre.


Il n’est donc pas possible, nous l’avons déjà souvent démontré (voy. partie. Mouv. des muscles, I, ix), qu’aucun mouvement des os ait lieu si ces os ne sont articulés et, en même temps, attachés ensemble par des muscles, puisqu’il faut absolument qu’il y ait la partie motrice et la partie mue : et que de ces parties, l’une est constituée par le muscle, et l’autre par l’assemblage des os. Le ligament n’est pas non plus sans utilité, et s’il n’est pas nécessaire pour la production même du mouvement, il sert du moins à ce que ce mouvement soit exécuté régulièrement ; c’est une question dont nous nous sommes occupés précédemment (I, xv, t. 1, p. 139), mais nous rappellerons ici le point principal de cette question, savoir, que si les os qui s’articulent n’étaient pas maintenus fortement par les ligaments, rien ne les empêcherait, à chaque mouvement, de s’écarter de leur siège en se portant de côté ou d’autre. Pour que rien de semblable n’ait lieu, la nature a entouré circulairement toute articulation osseuse de ligaments forts, il est vrai, mais qui jouissent en même temps, à un degré