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DES ORGANES GÉNITAUX.

remplies, à demeurer en cet état, ni, quand elles sont resserrées, à ne plus se dilater derechef. Eût-il donc été préférable de créer nerveux le membre viril ? Mais de quelle espèce de nerf serait-il fait, c’est là le point embarrassant. Ce qu’on nomme proprement nerfs, lesquels dérivent de l’encéphale et de la moelle, outre qu’ils n’ont aucune cavité visible, qu’ils ne sont destinés ni à se dilater, ni à se contracter, se trouvent, vu leur mollesse, dans un état opposé avec la faculté d’entrer en érection. Les nerfs nommés ligaments par Hippocrate (σύνδεσμοι — voy., p. ex., De l’art, § 10, et Lieux dans l’homme, § 5), et nerfs d’attache (νεῦρα συνδετικά) par les médecins modernes, en raison de leur dureté, ne sont pas impropres à l’action de la tension, mais ils manquent de cavités. Les corps nerveux dérivés des muscles (c.-à-d. des aponévroses musculaires) et nommés tendons par Hippocrate, (voy. Dissert. sur l’anat.), sont complètement impropres à la structure du membre viril, non-seulement parce qu’ils n’ont pas plus de cavités que les nerfs cités plus haut, mais encore parce qu’ils sont moins durs que les ligaments. Et cependant, comme il existe en tout trois espèces de corps nerveux, si l’on trouve que l’une, celle qui dérive de l’encéphale et de la moelle, et que l’autre, issue des muscles (c.-à-d. des aponévroses), sont également impropres, par deux raisons, comme plus molles qu’il ne convient au membre viril et comme dépourvues de cavités, que la troisième, naissant des os (ligaments proprem. dits), est utile en tant que dure, mais impropre en tant que privée de cavité, il ne reste, on le voit, aucune espèce de nerfs convenable pour la structure du membre viril. Ni les artères ni les veines ne conviennent, nous l’avons également démontré. Ni chair, ni glandes, ni os, ni cartilage, ni toute autre substance analogue ne conviennent davantage ; cela est de toute évidence.

Ne devons-nous donc pas tout d’abord admirer la sagesse et en même temps la prévoyance du Créateur ? En effet, comme il est beaucoup plus facile de donner une idée des choses créées que de créer effectivement la chose, notre parole demeure tellement au-dessous de la sagesse du Créateur de l’homme, que nous ne pouvons même pas expliquer ce qu’il a créé si aisément. Ensuite, après avoir témoigné de notre admiration, et de notre embarras à expliquer quel est cet expédient employé dans la struc-