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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/144

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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XV, i.

explique suffisamment qu’ils ont dû être établis dans la région qu’ils occupent effectivement. Sachez comment dans cette région même ils ne sauraient trouver d’avantage au plus petit déplacement (voy. XIV, iii, et p. 91, note 1).

Où voudriez-vous transporter le pénis du mâle, car c’est par lui que je commence ? Est-ce plus près du fondement qu’il n’est actuellement ? Mais alors il serait incliné sur ce dernier et causerait de la gêne dans l’acte de la défécation, à moins qu’il ne vous semble préférable que le membre soit toujours allongé et en érection ; mais vous ne faites que déplacer et prolonger les difficultés. Si, à la vérité, il ne gêne plus dans la défécation, il devient pendant toute la vie embarrassant et facilement exposé aux lésions, comme le serait la main, si elle était continuellement tendue en avant. Peut-être était-il préférable qu’il fût placé plus haut à l’hypogastre ou au pubis ? Mais dites-nous si là aussi, il eût été toujours tendu ou toujours lâche , ou s’il eût pu tour à tour être lâche et en érection. S’il eût été toujours en érection, outre qu’il eût été très-exposé, il serait encore gênant pendant tout le reste du temps, ne devenant utile qu’au moment seul du coït. S’il eût été perpétuellement flasque, il eût été dans ce cas complétement inutile, ne pouvant jamais remplir la fonction pour laquelle il a été créé. Puisqu’il est alternativement relâché et en érection , on doit d’abord admirer que la disposition indiquée comme nécessaire par le raisonnement [pour que le relâchement et l’érection aient lieu] soit précisément celle qui existe ; puis il faut examiner quelle est la structure par excellence capable de permettre au pénis de passer rapidement par des états si opposés.

S’il eût été veineux, il se fût aisément rempli et aisément vidé ; mais est-ce qu’il eût acquis en se remplissant une forte tension ? La faculté de remplir et d’évacuer un vaisseau aussi rapidement n’existe pas dans le sang ; elle appartient à l’air, au pneuma ou à quelque autre substance également pénétrante ; et la tunique de la veine n’aurait pas supporté, en se remplissant, une forte tension ; car il faut, pour exécuter de telles fonctions, une substance forte et nerveuse (fibreuse). Était-il préférable que le pénis fût créé artériel ? Outre les objections déjà signalées à propos des veines, les artères ont encore une certaine régularité de battement, en sorte qu’on ne pourrait les obliger, quand elles sont