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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XV, v.

multitude de vaisseaux qu’on ne saurait compter facilement, et qui sont rattachés par une membrane mince (membrane chorion et couche couenneuse utéro-placentaire). Nous avons dit plus haut (chap. iv, p. 138) que cette membrane est double, et nous en avons indiqué la raison. Tous les vaisseaux du chorion s’avancent entre les deux feuillets qui les rattachent et les protègent en même temps.

Des deux autres membranes, celle qu’on nomme allantoïde et qui débouche par l’ouraque dans la vessie, ainsi que nous le disions plus haut, est disposée comme réceptacle de l’urine.

Il est de beaucoup préférable que le fœtus n’urine pas par la verge, mais par l’ombilic, ainsi que cela a lieu en réalité. En effet, le fœtus tout entier étant enveloppé par la membrane nommée amnios, laquelle reçoit une autre sorte d’humeur, il n’était pas convenable que cette humeur se mêlât à l’urine, car le liquide contenu dans l’allantoïde, outre qu’il est plus ténu et plus jaune que le liquide de l’amnios, est évidemment encore plus âcre, puisqu’il frappe et offense l’odorat de ceux qui dissèquent la membrane. Le liquide accumulé dans l’amnios, sous forme de sueur qui baigne le fœtus, ne peut aucunement blesser son derme. L’urine est éloignée et séparée du fœtus ; elle ne touche ni le derme ni les veines du chorion, afin de ne pas nuire par son âcreté aux parties voisines. Le liquide amniotique présente une utilité assez grande ; en effet, le fœtus surnageant pour ainsi dire dans ce liquide perd de son poids, et remonte, de sorte qu’il devient moins lourd pour les ligaments qui le rattachent à la matrice. C’est cette idée qui a fait dire à Hippocrate (Aph. V, 45) : « Quand les femmes grosses avortent au bout de deux ou trois mois, sans cause apparente, c’est que les cotylédons sont pleins de mucosités ; ne pouvant plus supporter le poids du fœtus, ils se rompent. » Il appelle cotylédons[1] les orifices des vaisseaux qui pénètrent dans les matrices, ainsi que cela a été démontré dans d’autres livres (Comm. sur les Aph. V, 45 ;

  1. Voy. Dissert, sur l’anatomie et Sur les termes anatom. — Cf.Hoffm, , l. l., p. 341. — On sait que pour les modernes les cotylédons sont des renflements utérins et placentaires propres aux ruminants à cornes. Galien les considère particulièrement sur les parois de l’utérus.