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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XVI, iii.

durs. Les nerfs mous s’insèrent sur la partie qui est l’instrument propre de la sensation, les nerfs durs vont aux muscles. Il existe encore des nerfs mous à l’estomac, au foie, dans tous les intestins et les viscères, comme aussi dans les dents, seuls os où l’on en trouve[1], attendu qu’elles sont exposées nues à la rencontre des corps, et qu’elles devaient avec la langue sentir et apprécier les saveurs comme toutes les autres parties de la bouche (cf. XI, vii-xi). En effet, nous avons démontré dans les livres précédents (cf. V, ix ; t. I, p. 361) que la nature a attribué une perception supérieure aux parties destinées à rencontrer continuellement des corps qui coupent, qui brisent, qui rongent, qui échauffent, qui refroidissent fortement, ou qui altèrent d’une façon quelconque, afin qu’averti par la douleur, l’animal puisse se défendre et écarter l’objet nuisible avant que la partie soit lésée. C’est pour cela que des nerfs mous s’insèrent aux dents et que le derme tout entier reçoit des fibrilles dérivées des nerfs de chaque partie. En effet, tandis qu’il vient un nerf à chacun des muscles, le derme ne reçoit pas un nerf spécial et isolé, mais des parties sous jacentes il y arrive des fibres nerveuses qui, en même temps qu’elles le rattachent à ces parties, servent d’organes de sensation. Telles sont les remarques communes applicables à tous les nerfs.


Chapitre iii. — Plus les parties sont douées de sensibilité, plus les nerfs sont volumineux et mous ; au contraire, plus leurs mouvements sont nombreux et violents, plus les nerfs doivent être volumineux et durs. — Exemples tirés des yeux, de la langue, des oreilles, du nez (cf. VIII, vi). — Considérations particulières sur l’origine et la structure des nerfs optiques. — Que toutes les parties situées au-dessous de la tête devant recevoir des nerfs de la moelle et non du cerveau, il n’y a d’exception que pour les viscères et pour les organes de la voix.


Maintenant il convient d’entrer avec vous dans les détails. Comme il existe une grande variété dans la nature, la situation et les fonctions des parties, le mieux était que les parties destinées nécessairement à être plus sensibles que les autres reçussent de l’encéphale un nerf à la fois plus volumineux et plus mou ; tandis que les parties destinées à des mouvements nombreux et violents, exigeaient aussi un nerf plus volumineux, mais plus dur. C’est pour-

  1. C’est là une erreur théorique grossière qu’il n’est pas besoin de réfuter.