Aller au contenu

Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/184

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
172
UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XVI, v-vi.

nerfs qui longent les racines des côtes en reçoivent aussi de la moelle épinière thoracique, et après le thorax des deux ou trois [premières] vertèbres [lombaires].

Ces nerfs, en avançant, se mêlent avec le reste de ceux qui descendent au ventre (pneumo-gastrique), lesquels aussi s’unissent, de leur côté, à des nerfs venus de la moelle. Ce mélange fournit des nerfs à presque tous les organes situés à l’intérieur du péritoine, lesquels tirent force et vigueur du mélange des nerfs venus de l’épine, et, des nerfs venus de l’encéphale, une sensation exquise, supérieure à celle des autres parties.

Il existe encore une autre disposition admirable de la nature, que ne connaissent pas les anatomistes. Quand elle doit conduire un nerf par un long trajet, ou l’employer au violent mouvement d’un muscle, elle entrecoupe sa substance d’un corps plus épais, mais, du reste, semblable. Vous croiriez, en effet, voir un nerf s’enrouler sur lui-même ; il vous semblera, au premier aspect, surajouté et développé autour de ces nerfs ; puis, en disséquant et en examinant avec soin, vous trouverez que ce n’est pas un corps surajouté ni développé autour du nerf, mais une certaine substance semblable aux nerfs, unie de tout point et parfaitement identique à la partie du nerf qui vient à elle et qui lui fait suite. Cette substance, semblable à ce qu’on appelle ganglion[1], a pour but de renforcer, d’épaissir les cordons nerveux, en sorte que la portion du nerf qui lui fait suite paraît évidemment d’un diamètre supérieur à celui qui la précède. Vous verrez que cette substance existe dans certaines autres parties, et, dans ces nerfs descendus de l’encéphale, vous la rencontrerez, non pas une fois ou deux, mais six fois : la première dans le cou, un peu au-dessus du larynx (ganglion cervical supérieur) ; la deuxième, quand ces nerfs entrent dans le thorax (ganglion cervical inférieur), pour aller aux racines des côtes ; en troisième lieu, au moment où ils sortent du thorax (ganglion semi-lunaire). Puisqu’un corps semblable se

    que Galien regarde évidemment comme une dépendance de sa sixième paire. Voyez du reste Dissert. sur l’anat.

  1. Pour les anciens médecins le mot ganglion désignait plus spécialement les tumeurs qui se forment sur le trajet des tendons. Voy. du reste pour l’histoire des ganglions nerveux, la Dissert. sur l’anat.