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DES NERFS, DES ARTÈRES ET DES VEINES.

sième nerf (radial) a été dirigé sur les parties externes de l’avant-bras, où la nature se sert, pour le protéger, du muscle le plus charnu placé dans cette région (grand supinateur). C’est avec raison qu’elle a distribué les plus grands nerfs à la région interne, attendu que c’est là que se produisent toutes les fonctions les plus énergiques du bras.

La nature a déployé le même art pour les nerfs des jambes, en les cachant, tantôt derrière les proéminences osseuses, tantôt sous les grands muscles, envoyant la plus grande quantité de nerfs, soit aux grands muscles, soit à ceux qui sont chargés de fonctions énergiques, et une moindre quantité à ceux qui sont plus petits ou qui ont à remplir une fonction qui ne réclame aucune force. Telles sont les règles observées par la nature pour la construction des parties, non-seulement au bras, mais dans tout le reste du corps. Toutefois, la distribution des nerfs de la jambe dont je traite actuellement, diffère de celle des nerfs du bras, en ce que, pour le bras, les nerfs traversent tous la région interne du bras proprement dit, et que tous ne traversent pas la région interne pour la jambe ; car, à l’exception de quelques nerfs dont je parlerai plus loin, la totalité traverse les parties postérieures de la cuisse : et cela devait être nécessairement ainsi, à cause de la différence entre l’articulation de l’épaule et celle de la hanche. L’articulation de l’épaule est éloignée des vertèbres du cou, d’où procèdent les nerfs, tandis que celle de l’ischion est unie avec les vertèbres lombaires en même temps qu’avec l’os sacré, à travers lesquels les nerfs, groupés comme nous l’avons dit dans le Manuel des dissections (III, ix), se rendent dans les jambes. Comme, à la hanche, il n’existe aucune région intermédiaire analogue à ce qu’est l’aisselle pour le bras, la nature a été obligée de faire descendre aux jambes, par les parties postérieures de la cuisse, les nerfs issus des côtés de chacune des vertèbres. Trouvant à cet endroit des muscles considérables sous lesquels elle pouvait cacher les nerfs (plexus sacrégrand nerf sciatique) avant de les conduire à la jambe, c’est avec un art admirable qu’elle les fait passer entre la tête du fémur et l’os large, les cachant, soit sous cet os, soit sous le muscle qui recouvre en arrière l’articulation (grand fessier), et dont la situation et l’utilité ressemblent à celles du muscle de l’épaule (deltoïde). De là elle conduit avec sûreté les nerfs,