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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XVI, viii.

cles qui élèvent le bras. C’est avec la même prévoyance et le même art que la nature a distribué les nerfs dans tous les autres muscles de l’omoplate.


Chapitre viii. — De la distribution des nerfs du bras, de l’avant-bras et de la main. — Différences que présentent sous ce rapport la jambe et le bras. — Considérations générales sur la protection que la nature a ménagée aux nerfs dans leur trajet à travers les membres.


Nous avons parlé plus haut (XIII, v, p. 63-7) des nerfs qui se rendent au bras ; nous avons dit d’où ils naissent et comment ils s’entrelacent. On a montré aussi que cet entrelacement existait en vue de la sûreté des nerfs, et que la nature le produit surtout pour les nerfs qui n’ont aucun soutien et qui parcourent un long trajet. On a dit encore (Manuel des dissections, III, v à vii ; Anatomie des vaisseaux, chap. iii, viii, ix) combien il était avantageux pour leur protection, aux artères, aux nerfs et aux veines qui se répandent dans les membres, de traverser la région intérieure de ces membres ; je serai donc bref sur la marche des nerfs dans le bras, et je reviendrai à la suite de mon discours. Les nerfs qui arrivent à la main sont en effet si habilement cachés, qu’ils ont échappé à la plupart des médecins ; ils cheminent à travers la région interne du bras pour se rendre à l’avant-bras, où ils sont profondément placés, en passant très-près de l’articulation du coude. Mais comme cette articulation est dépourvue de chairs et entièrement osseuse, ils couraient le danger, étant situés superficiellement sous la peau privée de muscles, d’avoir un trajet très-périlleux en s’appliquant sur les os, si la nature n’eût pas trouvé, comme elle l’a fait, pour les protéger, quelque sage moyen. Le nerf qui se distribue aux petits doigts (nerf cubital), elle l’a caché entre la tête interne de l’humérus, dont elle a augmenté le volume, et la gibbosité du coude ; le nerf qui va aux grands doigts (nerf médian), elle l’a logé au milieu de l’articulation, dans la partie la plus profonde, entre le radius et le cubitus. Ensuite, après les avoir enfouis tous deux sous les muscles internes (antérieurs) de l’avant-bras, muscles dont le volume est considérable, elle les fait arriver au carpe, et là elle commence à les diviser ; elle se sert des proéminences osseuses pour leur faire un abri ; elle les cache en même temps qu’elle les enroule autour de la base des os ; un troi-