Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/201

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
189
DES NERFS, DES ARTÈRES ET DES VEINES.

cependant si le sperme a besoin d’une élaboration plus parfaite, le seul éloignement du point de départ ne devait pas lui suffire comme au lait. Autrement le nature eût été injuste en attribuant à des choses inégales et différentes des conditions d’existence égales et semblables de tous points. Aussi, non-seulement elle amène de loin aux testicules comme aux mamelles les artères et les veines, mais elle les replie de mille façons avant de les y insérer, prolongeant par là, je pense, le séjour des matières dans le vaisseau qui les apporte. Les veines se replient en cet endroit seulement, les artères s’y replient également comme les veines, mais leurs replis sont plus nombreux dans ce qu’on nomme le plexus réticulé (cf. IX, iv ; t. I, p. 575) ; [dans l’une et l’autre partie, cette disposition existe] en vue de la même utilité (voy. Dissert. sur l’anat.). En effet, ces artères nourrissent le pneuma psychique de l’encéphale, si différent par sa nature de tous les autres pneuma (cf. IX, iv ; t. I, p. 576) ; il n’est donc pas étonnant qu’il réclame un aliment amené par de longs circuits, élaboré d’avance et complétement transformé. Vous ne trouveriez ailleurs ni artères ni veines allant de loin à quelque partie ; toutes y vont par le plus court chemin en se détachant des gros vaisseaux ; mais nous traiterons des veines un peu plus bas.

La grande artère fournit encore, à la suite des ramifications précédentes, d’autres ramifications allant aux muscles de l’épigastre (rameaux antér. des branches aortiques postér.). En effet, il n’était pas possible d’amener d’une autre région à ces muscles des vaisseaux par le plus court chemin. En outre, sur tout le trajet que parcourt la grande artère sur le rachis, à partir de la cinquième vertèbre thoracique, d’autres petits vaisseaux (rameaux dorsaux des branches postér. de l’aorte) vont se distribuer dans la moelle ; ils se bifurquent et envoient en arrière aux muscles du rachis une partie non médiocre d’eux-mêmes. Ils pénètrent dans le canal vertébral au niveau des articulations des vertèbres (cf. XIII, ix, p. 73), à l’endroit où sortent les nerfs ; il existe deux branches à chaque articulation, parce qu’il y a un double trou, l’un à la partie droite du rachis, l’autre a la partie gauche. Toutes ces nombreuses paires de petites artères existent dans tout le rachis, égalant en nombre les nerfs issus de la moelle, et elles pénètrent avec les veines dans la membrane mince (pie--