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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/205

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DES NERFS, DES ARTÈRES ET DES VEINES.

endroit, se servant des apophyses latérales comme d’un rempart pour les artères, faire monter le long de ces apophyses jusqu’à la tête celles qui doivent se rendre à la moelle épinière, n’a cependant pas agi de cette façon et ne s’est pas contentée de la seule protection que nous venons d’indiquer ; mais ayant creusé chaque apophyse à la fois symétriquement et circulairement, elle a fait de la rangée des trous un passage pour ces vaisseaux. Comme les apophyses sont disposées les unes à la suite des autres, il n’existe entre les trous qu’un intervalle étroit, à travers lequel sortent les nerfs issus de la moelle épinière. C’est aussi par là qu’une petite ramification de l’artère pénètre dans la moelle épinière (branches spinales). La nature, en effet, s’est ici encore servie du trou du nerf pour porter les vaisseaux dans le canal rachidien, faisant passer, non pas seulement l’artère, mais aussi la veine avec l’artère.

Les vaisseaux (artères vertébrales) qui remontent jusqu’à la tête, après avoir franchi la première vertèbre, se divisent à leur extrémité en deux branches, dont l’une (portion intra-crânienne de la vertébrale) se dirige intérieurement vers l’encéphale postérieur (cervelet) tandis que l’autre se ramifie sur les muscles qui environnent l’articulation de la tête, se rattachant aux extrémités des vaisseaux établis dans la mince membrane (voy. Dissert. sur l’anat.).

Les ramifications des vaisseaux des épaules forment des plexus aux muscles superficiels et à la peau. Car, en aucun endroit du corps on ne saurait voir un muscle manquant de veine et d’artère ; mais, sur tous les muscles, il en arrive des régions voisines qui s’y rendent de la façon la plus sûre et par le plus court intervalle. La nature n’a point exposé à nu et superficiellement la paire de vaisseaux qui se portent aux bras, mais elle l’a placée, autant que possible, dans les parties les plus profondes ; à l’aisselle où ils se divisent d’abord pour se rendre aux muscles voisins, elle a inséré entre leurs divisions, en haut et en bas, de fortes glandes qui leur servent de soutien (voy. chap. ii, p. 161) ; à l’extérieur, elle a placé aussi des glandes qui servent à les recouvrir et à les protéger ; elle leur fait suivre la même marche qu’aux vaisseaux des aines ; ainsi elle les distribue à tous les muscles du bras en leur faisant longer, la partie interne de l’humérus ; de là, elle les disperse dans tout le reste du membre, après les avoir conduits avec sûreté à l’avant-bras, à travers la région interne et moyenne