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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XVI, x.



Chapitre xi. — Distribution et moyens de protection des vaisseaux qui se rendent au cou, à la face, au cerveau et au membre thoracique ; tronc et branches terminales. — Mention spéciale de l’artère vertébrale et des vaisseaux qui se rendent à l’épaule et au bras.


Je reviens maintenant à l’autre artère (aorte ascendante et crosse de l’aorte), que l’on voit sortir du cœur, pour se ramifier au cou, aux épaules, aux bras, à la face et dans toute la tête. En traversant le thorax, elle envoie de la même façon que le fait l’artère descendante (aorte thoracique) des ramifications aux muscles intercostaux, à la moelle épinière et aux parties situées en dehors du thorax ; elle fournit aussi celles qui vont aux mamelles et de l’utilité desquelles nous avons précédemment parlé (XIV, vii et viii ; cf. aussi p. 190-1), et, de plus encore, celles des épaules et des bras (artères axillaire, scapulaire et humérale). Ce qui reste de ces ramifications forme une artère qui remonte de chaque côté vers la tête (carotides). Les ramifications de ces vaisseaux forment des réseaux dans toutes les parties de la face et du cou. Les muscles spinaux reçoivent leurs ramifications des vaisseaux qui se distribuent aux épaules. De ces mêmes vaisseaux, à l’instant où, sortant du thorax, ils s’élèvent dans le cou, partent des ramifications qui, par les trous transversaux (canal de l’artère vertébrale) de chacune des six [premières] vertèbres, montent jusqu’à la tête (artère vertébralevoy. p. 185). L’artère, en effet, ne s’étend plus sur ces vertèbres de la même façon que sur le rachis tout entier ; car les muscles qui tirent en avant la tête étaient nécessairement situés en cet endroit et ne pouvaient être transportés ailleurs. De plus, l’œsophage y était placé, et en outre, la trachée-artère avait au-devant de lui sa position nécessaire, comme nous l’avons démontré dans les livres où il est traité spécialement de ces organes (VI, v, et VII, vii ; t. I, pp. 393, 469). Il n’était donc pas possible de faire arriver ici des artères à la moelle épinière de la même façon que dans le reste du rachis (voy. plus haut, même chap., p. 185, 189).

Le travail admirable de la nature en cette occasion me paraît analogue à celui qu’exécutent parfois les artistes qui cisèlent, perforent et polissent leur œuvre de manière à lui donner une beauté et un fini achevés. En effet, la nature qui pouvait en cet