connaissance des fonctions doit précéder la recherche des utilités ; c’est donc après avoir acquis une connaissance approfondie des fonctions que nous écrivons l’ouvrage actuel basé sur ces notions, et qui témoigne à son tour de la justesse de nos démonstrations.
Vous trouverez donc certaines veines sans artères, mais vous ne trouverez aucune artère sans une veine conjointe. Par artère conjointe, il faut entendre non pas celle qui touche la veine ou qui lui est unie par des membranes (or, c’est le cas le plus ordinaire), mais celle qui a été engendrée en vue de la même utilité. Comprenez plus nettement ce que je veux dire par la suite du raisonnement : de même, en effet, que l’artère issue du ventricule gauche du cœur (aorte) est comme le tronc des artères de tout l’animal, car toutes les artères en dérivent, ainsi que nous l’avons démontré, de même, c’est de la veine cave que sont engendrées les veines de tout l’animal, comme des rameaux d’un tronc. Aux artères qui, semblables au chevelu des plantes, partent du cœur pour se ramifier dans le poumon, correspondent les veines de l’estomac, de la rate et du mésentère ; aux artères mêmes du cœur correspondent les veines du foie ; des parties de la veine cave, celle qui descend sur le rachis (veine cave ascendante) correspond à la portion descendante de l’aorte, portion la plus considérable, et celle qui remonte vers le cou (v. cave descendante) répond à la partie la plus petite [de cette grande artère] ; toute cette distribution des veines, parallèle à celle des artères, se fait avec le même art que je viens d’exposer à propos des artères ; quant à la distribution des veines qui marchent parfois seules, elle s’opère suivant le même genre d’art et avec le même but que celle des artères ; mais elle s’en distingue par certaines utilités spéciales que je vais exposer actuellement.
La nature a distribué avec une éminente équité les veines de chacune des parties : à celles de même espèce, d’après les seules