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DES FACULTÉS NATURELLES, I, vi.

pérer dans cette substance altérée ; et on serait dans le vrai en disant de cette substance qu’elle est la matière dont l’animal est fait, comme on dit du bois qu’il est la matière du vaisseau, et de la cire qu’elle est celle de l’image. L’accroissement est une augmentation et une distension en longueur, profondeur et largeur des parties solides de l’animal, auxquelles parties se rapportait également la configuration. La nutrition est une application (addition successive) à ces mêmes parties, mais sans distension.


Chapitre vi. — De la faculté procréatrice. — Des qualités premières et secondes ; des éléments sensibles. — Les facultés altératives spéciales sont aussi nombreuses qu’il existe de parties élémentaires ou homoïomères. — Les fonctions et les utilités existent en propre pour chaque partie spéciale. — Exemples tirés des uretères, de la vessie urinaire et de la vésicule biliaire. — C’est la faculté altératrice qui crée les substances ; c’est la force plastique qui leur donne la configuration et qui établit leurs mutuels rapports.


Parlons d’abord de la génération première qui, disions-nous, résulte d’une altération et d’une configuration (force plastique). La semence ayant pénétré dans la matrice ou dans la terre, peu importe, au bout d’un temps déterminé, de nombreuses parties de la substance engendrée sont constituées, lesquelles diffèrent pour la sécheresse, l’humidité, la chaleur, le froid et toutes les autres qualités qui dérivent de celles-ci. Ces qualités dérivées vous sont connues pour peu que vous ayez médité sur la génération et la destruction. Quant aux autres différences dans les qualités dites tactiles, elles résultent d’abord et essentiellement des qualités sus-nommées. Après celles-ci viennent les différences dans le goût, l’odorat, la vue. Ainsi, la dureté et la mollesse, la viscosité, la friabilité, la légèreté, la pesanteur, la densité, la rareté, le poli, le raboteux, l’épaisseur et la minceur sont des différences tactiles, et Aristote (De anima, II, v suiv.) a traité de toutes ces qualités d’une façon remarquable. Vous connaissez assurément les différences qui existent dans l’odorat, la vue et le goût. Si donc vous cherchez les facultés altératrices principales et élémentaires, ce sont l’humidité, la sécheresse, la chaleur et le froid. Si vous recherchez les facultés qui résultent de leur mélange, elles sont aussi nombreuses dans chaque animal qu’il existe en lui d’éléments sensibles (c’est-à-dire perceptibles aux sens).

On appelle éléments sensibles toutes les parties homoïomères