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DÉFINITIONS ET GÉNÉRALITÉS.



Chapitre iv. — Relations entre la faculté, l’action et l’œuvre. — Par quelle méthode doit-on rechercher les facultés ?


La faculté qui existe dans les veines, faculté qu’on appelle sanguifique, et toute autre faculté, est conçue comme quelque chose de relatif. Car la faculté est la première cause de la fonction ; elle l’est aussi accidentellement de l’œuvre. Mais si la cause est quelque chose de relatif, puisqu’elle se rapporte uniquement à son produit et à rien autre ; il est évident que la faculté rentre aussi dans la catégorie du relatif, et tant que nous ignorons l’essence de la cause agissante, nous la nommons faculté. Ainsi, nous disons qu’il existe dans les veines une faculté sanguifique qui produit le sang. De même nous disons qu’il y a dans l’estomac une faculté coctrice, dans le cœur une faculté sphygmique, et dans chacune des autres parties une faculté propre à l’action exercée par cette partie. Si donc nous voulons rechercher méthodiquement quels sont le nombre et la nature des facultés, nous devons commencer par les œuvres. Chacune d’elles, en effet, est produite par une action, et chaque action dépend d’une cause.


Chapitre v. — Des œuvres de la nature quand l’animal est encore renfermé dans le sein de sa mère et quand il est né.


L’animal étant encore renfermé dans le sein maternel et en voie de prendre une forme, les œuvres de la nature sont donc [la création de] toutes les parties du corps. Quand l’animal est né, il se produit une œuvre commune à toutes les parties : chacune d’elles tend vers sa dimension parfaite ; et quand elle y est parvenue, elle tend à durer autant que possible. Aux trois œuvres susdites correspondent nécessairement trois actions, une à chacune d’elles : ce sont la formation, l’accroissement et l’alimentation. La formation n’est pas une action simple de la nature, elle est composée d’une altération et d’une configuration.

En effet, pour produire un os, un nerf, une veine et chacune des autres parties, il faut une altération dans la substance fondamentale qui va engendrer l’animal. Pour qu’il acquière une figure convenable, une position, des cavités, des apophyses, des points d’attache et autres choses semblables, une configuration doit s’o-