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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/238

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DES FACULTÉS NATURELLES, I, xii.

l’estomac, a été nommé aliment, comme devant nourrir dans la suite, au cas d’une élaboration convenable. C’est ainsi que nous appelons aliment chacune des substances alibiles, non qu’elle nourrisse actuellement l’animal, ni qu’elle soit un quasi-aliment, mais parce qu’elle peut et doit un jour nourrir si elle est bien élaborée. Hippocrate aussi a dit (De l’aliment, p. 381, éd.. Foës) : « Est aliment ce qui nourrit ; est aliment le quasi-aliment et le futur aliment ». En effet, il nomme aliment celui qui. s’assimile déjà, quasi-aliment celui qui ressemble à ce dernier, étant appliqué ou agglutiné ; futur aliment tout ce qui est renfermé dans les veines et l’estomac.


Chapitre xii. — Parmi les médecins qui ont voulu expliquer la nature, il existe deux sectes : suivant l’une, la nature préexiste aux corps, qu’elle crée, qu’elle entretient, et dont elle règle les actes ; suivant l’autre, tout dépend du hasard et des atomes. — Suivant cette dernière secte les lois morales n’existent pas plus que les lois physiques. — Hippocrate appartient à la première, et Galien s’en constitue le défenseur.


Il est nécessaire, cela est de toute évidence, que la nutrition soit une assimilation de l’aliment à l’être nourri. Cette assimilation n’existe pas ; elle n’est qu’apparente, au dire de ceux qui pensent que la nature n’est ni habile, ni prévoyante dans l’intérêt de l’animal ; qu’elle ne possède absolument aucunes facultés propres à l’aide desquelles elle attire certaines choses, retient celles-ci, altère celles-là et rejette les autres. Il a existé deux sectes principales et distinctes en médecine et en philosophie parmi les hommes qui ont voulu affirmer quelque chose sur la nature ; j’entends ceux qui se rendent compte de ce qu’ils disent ; qui voient les conséquences de leurs principes, et qui les maintiennent ; car pour ceux qui ne comprennent pas ce qu’ils avancent et qui émettent les premières sottises qui leur viennent à la bouche, ils ne peuvent, à vrai dire, se fixer ni dans l’une ni dans l’autre secte ; il serait même déplacé d’en faire mention.

Quelles sont donc ces deux sectes, et quelle est la conséquence de leurs prémisses ? L’une (naturistes) établit que toute la substance sujette à la génération et à la mort est primitivement unie (sans vide), mais qu’elle peut être altérée ; l’autre (atomistes), qu’elle est immuable et inaltérable, divisée primitivement en petits fragments et séparée par des vides. Ceux qui saisissent la consé-