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DÉFINITIONS ET GÉNÉRALITÉS.

quence des prémisses croient dans la seconde secte qu’il n’existe ni substance, ni faculté propre de la nature ou de l’âme, mais que substances et facultés résultent d’un certain concours de ces corps primaires, immuables et simples (atomes).

Dans le premier système la nature n’est pas postérieure aux corps, mais de beaucoup antérieure et plus ancienne. Ainsi, d’après ses partisans, c’est elle qui crée les corps des animaux et des plantes, à l’aide de certaines facultés dont les unes attirent et assimilent les substances propres, et dont les autres éliminent les substances contraires. C’est elle qui donne à tous les corps, en les créant, une conformation artistique, qui pourvoit au sort des êtres-engendrés par certaines autres facultés, facultés d’amour et de prévoyance pour la progéniture, d’association et d’affection entre les êtres de même espèce.

Dans l’opinion de leurs adversaires rien de ceci n’existe dans les natures ; l’âme ne possède pas dès le principe une idée innée de la conséquence, de la contradiction, de la division, de la composition, du juste, de l’injuste, du beau, du laid ; ils prétendent que toutes les idées nous viennent des sens et par les sens, et que les animaux sont gouvernés par des imaginations et par des souvenirs. Quelques-uns d’entre eux ont même déclaré nettement qu’il n’existe dans l’âme aucune faculté de raisonnement, mais que nous sommes guidés par les impressions des sens, comme les troupeaux, sans pouvoir rien repousser, rien refuser, ni rien contredire. D’après eux, le courage, la sagesse, la modération et la tempérance sont de longs radotages. Nous n’avons d’affection ni pour nous, ni pour nos enfants ; les Dieux n’ont de nous aucun souci. Ces hommes dédaignent les songes, les augures, les présages et l’astrologie, toutes choses que nous avons examinées spécialement dans un autre ouvrage où nous apprécions en détail les dogmes du médecin Asclépiade (ouvrage perdu). Il est permis à qui veut, et même à ces gens, de lire cet ouvrage.

Maintenant nous devons examiner, étant données ces deux routes, laquelle il faut suivre de préférence. Hippocrate a adopté le premier-système : or, d’après ce système, la substance est une et s’altère ; le corps tout entier a unité de souffle (perspiration et expiration), et unité de flux (courants, circulation des liquides ; — voy. De l’aliment, p. 381, éd. de Foës) ; la nature fait toutes