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DES FACULTÉS NATURELLES, I, xiii.

choses avec art et équité, étant pourvue de facultés au moyen desquelles chacune des parties attire à elle l’humeur qui lui convient, et l’ayant attirée, l’applique sur tous ses points, se l’assimile entièrement, tandis que pour la portion de cette humeur qui a résisté à l’élaboration, et qui n’a pu subir une altération et une assimilation avec l’être nourri, elle la rejette au moyen d’une autre faculté excrétoire.


Chapitre xiii. — Exposition et réfutation de la théorie d’Asclépiade sur la manière dont l’urine arrive à la vessie, théorie fondée sur cette proposition, qu’il n’existe dans aucune partie une faculté attractive de la qualité propre. — Opinions absurdes d’Asclépiade et de ses sectateurs touchant les uretères. — Expériences de Galien pour démontrer le passage de l’urine à travers les uretères. — Continuation des attaques contre Asclépiade, surtout en ce qui regarde la spécificité des purgatifs.


On peut concevoir quel est le degré de justesse et de vérité des opinions d’Hippocrate, non-seulement par cette considération que ceux qui soutiennent des principes contraires sont en opposition avec des faits évidents, mais encore par l’objet même des recherches particulières à l’étude de la nature, savoir, les fonctions des animaux et tout le reste. Ceux qui croient qu’il n’existe dans aucune partie aucune faculté attractive de la qualité propre sont souvent forcés de contredire des phénomènes évidents, comme a fait le médecin Asclépiade à propos des reins ; car ce ne sont pas seulement Hippocrate, Dioclès, Érasistrate, Praxagore et tous les autres excellents médecins qui ont cru que les reins sont les organes sécréteurs de l’urine, il n’est guère de cuisiniers qui ne le sachent en voyant tous les jours leur situation, en examinant le conduit appelé uretère, conduit qui de chacun d’eux aboutit à la vessie, et en conjecturant, d’après leur structure même, leur utilité et leur faculté. Plus instruites encore que les cuisiniers, les personnes qui souvent urinent avec peine ou qui ne peuvent uriner en aucune façon, quand elles éprouvent une douleur dans les lombes ou rendent des graviers, disent qu’elles sont néphrétiques. Asclépiade, je pense, n’a jamais vu un calcul rendu par des gens atteints de cette affection ; il ne connaît pas la douleur aiguë ressentie dans la région située entre les reins et la vessie quand le calcul traverse les uretères ; il ignore que, ce calcul étant expulsé, les symptômes de la douleur et de l’ischurie cessent à l’instant.