cun dommage. Est-ce que nous ne croyons pas maintenant que chaque médicament entraîne l’humeur qui lui est propre. Peut-être ! diront les partisans d’Asclépiade ; peut-être ! ou plutôt non ; ils soutiendront qu’ils n’en croient pas un mot, afin de ne pas être infidèles à leur système chéri.
Passons à une autre assertion ridicule, car les sophistes ne nous laissent pas aborder de dignes sujets de recherches, quelque nombreux qu’ils soient ; ils nous obligent de consumer notre temps à renverser les faux raisonnements qu’ils mettent en avant. Quelle est cette assertion ridicule ? Il s’agit de cette pierre fameuse et si renommée qui attire le fer. Peut-être cette pierre exercera-t-elle assez d’attraction sur leur esprit pour les amener à croire qu’il existe dans chaque corps des facultés attractives, des qualités propres.
Épicure, bien que dans l’étude de la nature sa doctrine des éléments se rapproche de celle d’Asclépiade, reconnaît néanmoins que le fer est attiré par la pierre d’aimant, que la paille est attirée par l’ambre, et il cherche à rendre compte du fait. Les atomes qui émanent des pierres ont, dit-il, des rapports de configuration avec les atomes qui émanent du fer, en sorte qu’ils s’unissent aisément. En effet, comme les atomes viennent frapper ces deux espèces d’agglomération, celle de la pierre et celle du fer, et qu’ils rebondissent au milieu, ils s’attachent ainsi les uns aux autres et entraînent le fer. Que ces hypothèses, imaginées pour expliquer la cause, soient invraisemblables, cela est de toute évidence ; néanmoins Épicure reconnaît l’attraction, et il admet que c’est de cette façon que s’opère dans le corps des animaux la distribution de l’aliment, la séparation des superfluités et l’action des purgatifs. Mais Asclépiade suspecte d’invraisemblance La cause alléguée, et, ne trouvant aucune autre faculté probable, en s’en tenant aux éléments qu’il a pris comme base de